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Propos du maire de Roquebrune sur les Roms : des révélations de Mediapart à sa suspension par l'UMP

Luc Jousse a été suspendu par la fédération du Var pour ses propos polémiques sur les Roms lors de réunions publiques en novembre.

Article rédigé par franceinfo
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Publié Mis à jour
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Le maire UMP de Roquebrune-sur-Argens, Luc Jousse, le 5 décembre 2013, dans sa commune du Var. (JEAN CHRISTOPHE MAGNENET / AFP)

Luc Jousse, maire de Roquebrune-sur-Argens, a été suspendu par la fédération UMP du Var, jeudi 5 décembre. Ses propos sur les Roms ont provoqué l'indignation, notamment dans son parti. Francetv info remonte le fil de cette polémique.

Acte 1 : Mediapart diffuse un premier dérapage

Dans un enregistrement révélé par Mediapart (article payant), on entend le maire UMP de cette commune varoise de 13 000 habitants dénoncer, lors d'un conseil de quartier le 12 novembre, des vols et des départs d'incendie qu'il attribue aux Roms : "Ils se sont mis à eux-mêmes le feu dans leurs propres caravanes ! Un gag ! Ce qui est presque dommage, c'est qu'on ait appelé trop tôt les secours !", suscitant l'hilarité d'une partie de l'assistance.

Acte 2 : l'UMP dénonce des "propos inacceptables"

La direction de l'UMP condamne aussitôt "avec la plus grande fermeté" la phrase de l'édile. Pour le chef de file des députés UMP, Christian Jacob, qui a réagi sur BFMTV, ces propos sont "inacceptables", "choquants" et "justifient une sanction".

SOS Racisme annonce son intention de déposer plainte. Pour l'association, "les propos de cette nature et d'une telle violence, particulièrement lorsque ce sont ceux d'un élu de la République, ne doivent jamais être passés sous silence et nécessitent des sanctions fermes".

Acte 3 : le maire se défend mais assume 

Interrogé jeudi matin sur Europe 1, Luc Jousse, qui brigue un troisième mandat, a évoqué, une blague "un peu salace" qui n'était pas de lui. "C'est une mascarade, un procès d'intention de mon opposition, évidemment. (...) Je regrette d'avoir répété une phrase humoristique de quelqu'un du public qui l'a probablement dite. Je vais être clair : je ne m'en souviens même pas !", argumente Luc Jousse, qui se qualifie de "gaulliste social".

A nouveau interrogé sur les réactions indignées qu'ont provoquées ses propos, le maire indique qu'il ne regrette "absolument rien" "Je n'ai aucune excuse à présenter aux Roms, (...) je leur demande de bien vouloir respecter la procédure d'expulsion."

Acte 4 : BFMTV révèle de nouveaux propos polémiques

BFMTV publie, jeudi , un autre document, datant cette fois du 27 novembre. On entend le maire évoquer à nouveau les Roms, lors d'une réunion publique. Il tient des propos similaires à ceux qui ont lancé la polémique : "Les câbles électriques qu'ils nous volent, partout, il les ont pris, ils les ont brûlés pour les faire chauffer, pour récupérer le cuivre... Et ils ont foutu le feu à leurs propres câbles. Si vous voulez que je sois plus précis, c'est presque dommage que l'on ait donné l'alerte si tôt..."

Acte 5 : Luc Jousse est suspendu par l'UMP du Var

La mesure est prise le 5 décembre, "à titre conservatoire", explique la fédération du département. "La fédération UMP du Var, via son secrétaire départemental, Philippe Vitel, a aujourd'hui envoyé un courrier de suspension à titre conservatoire à Luc Jousse jusqu'à la décision définitive du bureau de l'UMP le 11 décembre, conformément à nos statuts", précise-t-elle.

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