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Philippe Poutou, l’ouvrier-candidat qui "ouvre sa gueule"

Dans un créneau où l’abondance fait loi, celui de la candidature anti-système, Philippe Poutou, le candidat du NPA, en manque de notoriété, a publié mercredi 7 mars son livre intitulé : "Un ouvrier, c’est là pour fermer sa gueule".
Article rédigé par Sébastien Tronche
France Télévisions
Publié
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Philippe Poutou ouvre "sa gueule" pour dénoncer "le mépris social" (FREDERICK FLORIN / AFP)

Dans un créneau où l'abondance fait loi, celui de la candidature anti-système, Philippe Poutou, le candidat du NPA, en manque de notoriété, a publié mercredi 7 mars son livre intitulé : "Un ouvrier, c'est là pour fermer sa gueule".

D'emblée, Philippe Poutou annonce la couleur. Rien qu'avec le titre de son petit opus d'une cinquantaine de pages, publié aux Editions Textuel : "Un ouvrier c'est là pour fermer sa gueule".

L'ouvrier-candidat du Nouveau parti anticapitaliste, qui espère avoir ses 500 signatures d'ici le 16 mars, prend son propre contre-pied. Et il ouvre "sa gueule" dans ce petit texte bien senti mais sans fioriture ni lyrisme, introduit par une citation de Coluche : "Il parait que la crise rend les riches plus riches et les pauvres plus pauvres. Je ne vois pas en quoi c'est une crise. Depuis que je suis petit c'est comme ça".

Il "souffre" de la comparaison avec Besancenot

Candidat "des invisibles", "porte-parole des sans voix", Philippe Poutou justifie sa présence dans la course élyséenne par une volonté de "perturber le banquet des politiciens professionnels et des amis des patrons".

S'il est candidat, l'ouvrier de l'usine Ford près de Bordeaux l'admet : c'est parce qu'en tant que non-professionnel de la politique, Olivier Besancenot ne voulait pas "être candidat à vie". Candidat du NPA, fondé entre autres par le fameux postier, Poutou a du inévitablement passer par la comparaison avec son prédécesseur. Il en "souffre inévitablement", écrit-il.

Plutôt que d'en faire un livre programmatique, ce brûlot permet à l'ouvrier-candidat de dénoncer "le mépris social" dont il est victime. Un terme qui revient souvent, récurrence frappante de cet ouvrage. Traumatisé par le traitement infligé à son égard pendant la campagne, le livre ressemble parfois à la thérapie de quelqu'un qui "n'est pas à sa place".

"Elus cumulards" et "prétentieux qui se croient sincèrement indispensables"

Profitant de cette tribune, Philippe Poutou cible ses concurrents. "Des élus cumulards", des "politiciens professionnels", "des prétentieux qui se croient sincèrement indispensables".

Logiquement, Nicolas Sarkozy –"soutenu par ses nombreux et puissants amis patrons"- et François Hollande –"énarque parmi les énarques socialistes"- tout autant que Marine Le Pen –qui "fait partie de la caste des politiciens professionnels"- sont la cible de ses charges.

Plus proche idéologiquement de Philippe Poutou, Jean-Luc Mélenchon, coupable d'avoir siphonné bon nombres de voix du NPA, n'est pas épargné. "La politique, c'est le métier de Jean-Luc Mélenchon depuis longtemps", écrit-t-il tout en rappelant le long cv du candidat du Front de Gauche.

Poutou, "seul inconnu" autoproclamé de la présidentielle

Au-delà de ses concurrents, le successeur d'Olivier Besancenot s'attarde sur le "mépris social" qui émerge de ce qu'il considère comme étant une certaine "bourgeoisie médiatique", bras armé du politicien professionnel selon lui.

Un chapitre est ainsi consacré à son premier passage, le 29 octobre, à l'émission de Laurent Ruquier, On n'est pas couché, qui a révélé "une forme de brutalité" subie par les "opprimés" en "permanence". "Un traitement médiatique révélateur", écrit-il.

"Ce soir-là, les humoristes-chroniqueurs-journalistes, mais aussi un philosophe de gauche (Michel Onfray, ndlr), se sont amusés de moi", relève le candidat NPA, touché par cette "condescendance" et "cette arrogance du professeur qui fait la leçon". "J'étais l'ouvrier à qui on avait tout à apprendre sur la vie et sur la ‘vraie' politique".

A travers son livre, Philippe Poutou se fait la voix des "petits" candidats mais s'autoproclame "seul inconnu" de l'élection. Référence aux Indignés, il aime à rappeler qu'il est "un anonyme parmi des dizaines de millions d'anonymes".

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