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Perte de la note AAA de la France : Fillon relativise et critique Hollande

Opération déminage. Au lendemain de la perte du AAA de la France, le Premier ministre, François Fillon, a estimé, samedi 14 janvier, que la dégradation de la note par l'agence Standard and Poor's ne devait être ni "dramatisée" ni "sous-estimée".
Article rédigé par Catherine Rougerie
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
François Fillon donne une conférence de presse depuis l'hôtel Matignon, à Paris, le 14 janvier 2012. (AFP - Miguel Medina)

Opération déminage. Au lendemain de la perte du AAA de la France, le Premier ministre, François Fillon, a estimé, samedi 14 janvier, que la dégradation de la note par l'agence Standard and Poor's ne devait être ni "dramatisée" ni "sous-estimée".

Moins de 3 heures après les propos du candidat socialiste, François Hollande, sur la dégradation de la note de la dette de la France, le Premier ministre s'est exprimé depuis l'hôtel Matignon, samedi 14 janvier, pour tenter de relativiser la situation.

Reconnaissant que l'annonce de S&P n'était "évidemment pas une bonne nouvelle", M. Fillon a expliqué que cette décision sanctionnait avant tout la gouvernance et la crédibilité de la zone euro puis annoncé que le gouvernement allait poursuivre ses efforts de réforme.

Le président de la République, Nicolas Sarkozy, n'a pas encore commenté la décision de l'agence de notation américaine. Il pourrait le faire lors de son déplacement à Amboise (Indre-et-Loire), dimanche 15 janvier, à l'occasion du 100ème anniversaire de la naissance de Michel Debré.

Les agences ne font pas "la politique de la France"

"La France est un pays sûr, un pays dans lequel les investisseurs ont confiance et peuvent avoir confiance. Les agences de notation sont des baromètres utiles, mais ce ne sont pas elles qui font la politique de la France", a déclaré M. Fillon lors d'une conférence de presse.

Le premier ministre a relevé que cette décision était "attendue, même si on peut la juger à contre-temps au regard des efforts engagés par la zone euro". "Les marchés financiers ont d'ailleurs assez peu réagi vendredi aux rumeurs qui ont précédé l'annonce officielle", a-t-il souligné.

"Cette décision constitue une alerte qui ne doit pas être dramatisée, pas plus qu'elle ne doit être sous-estimée", a-t-il déclaré.

Pas de nouveau plan de rigueur mais de possibles "ajustements budgétaires"

"Les mesures budgétaires que nous avons prises sont suffisantes à ce stade" mais "lorsque nous aurons une meilleure visibilité sur notre croissance, nous pourrons procéder à des ajustements", a prévenu M. Fillon qui a réaffirmé disposer de "marges de précaution dans le budget 2012" sous forme de réserves de précautions de l'ordre de 6 milliards d'euros.

Pour ne pas "casser la faible croissance" de la zone euro, le chef de l'exécutif a exclu "des décisions massives de réduction des dépenses" en France. Il a en revanche annoncé que le gouvernement allait conduire "des réformes structurelles pour améliorer la compétitivité de l'économie française".

M. Fillon a ainsi évoqué "la réforme du financement de la protection sociale pour abaisser le coût du travail", autrement dit la TVA sociale qui doit être débattue le 18 janvier lors du "sommet pour l'emploi" avec les partenaires sociaux à l'Elysée.

Riposte aux attaques de Hollande

Au candidat socialiste à l'élection présidentielle, qui a affirmé samedi que "c'est une politique qui a été dégradée, pas la France", M. Fillon a rétorqué que "François Hollande a particulièrement tort de prétendre que c'est notre politique qui est sanctionnée".

"Ceux qui dramatisent la situation doivent y réfléchir à deux fois: ce sont en effet les mêmes qui ont refusé de voter les réformes destinées à renforcer notre compétitivité ou à réduire les déficits, que ce soit la réduction des effectifs dans la fonction publique ou la réforme des retraites", a souligné M. Fillon, citant également la règle d'or budgétaire.

"Chacun doit garder son sang-froid et assumer ses responsabilités", a-t-il souligné.

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