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ENTRETIEN. "Il y a besoin d'une gauche à la hauteur" : Fabien Roussel veut "construire un rassemblement de la gauche" sans les dirigeants de LFI

La direction du Parti communiste a appelé dimanche 15 octobre à la constitution d'un "nouveau type d'union", pour "une nouvelle étape pour la gauche". Le secrétaire national du PCF, Fabien Roussel, confirme à franceinfo ne pas voir comment continuer à travailler avec La France insoumise et Jean-Luc Mélenchon.
Article rédigé par Victoria Koussa
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Le secrétaire national du PCF Fabien Roussel à Strasbourg (Bas-Rhin) le 25 août 2023 (THOMAS TOUSSAINT / MAXPPP)

"Il y a besoin d'une gauche à la hauteur. Or, aujourd'hui, elle ne l'est pas", a affirmé dimanche sur franceinfo Fabien Roussel, le secrétaire national du PCF, alors que le parti a appelé à "une nouvelle étape pour la gauche avec un nouveau type d’union". Fabien Roussel ne se voit pas "continuer à travailler" avec LFI après "les insultes" dont il a été l'objet et tant que les Insoumis n'auront "pas clarifié" leur position sur le Hamas. Le patron du PCF dit n'avoir qu'un "objectif : réussir à faire gagner la gauche".

franceinfo : Pourquoi le PCF appelle-t-il à "ouvrir une nouvelle étape pour la gauche avec un nouveau type d'union" de la gauche et des écologistes ?

Fabien Roussel : Il y a besoin d'une gauche à la hauteur. Or, aujourd'hui, elle ne l'est pas. La Nupes nous conduit dans une impasse. Il y a besoin de construire un rassemblement de la gauche, une union de la gauche à la hauteur de ce qui se passe dans le monde. Nous allons aussi nous adresser aux citoyens, à tout le monde, pour dire qu'il est urgent aujourd'hui d'être rassemblés sur des bases claires.

Est-ce que cela veut dire qu'il faut une autre union sans LFI ?

Nous faisons bien la différence entre les propos tenus par quelques dirigeants de La France insoumise – ceux qui m'ont traité de nazi et ceux qui ne savent pas qualifier le Hamas d'organisation terroriste – et la grande majorité de leurs militants, de leurs élus, qui eux n'ont pas de mal à qualifier ce qui s'est passé en Israël. On ne peut pas jouer avec ces mots. On ne peut pas se jeter des insultes de ce type. Tant qu'ils n'ont pas clarifié, je ne vois pas comment nous pouvons continuer à travailler ensemble.

Est-ce que vous demandez à vos collègues communistes de l'Assemblée nationale de quitter l'intergroupe ?

Le choix de travail de l'intergroupe et des différents groupes leur appartient. Pour ma part, en tant que député, c'est clair. Je ne peux pas m'asseoir à la même table que ceux qui m'ont traité de nazi. 

"De la même manière que des associations et des organisations féministes ne souhaitent pas travailler avec Adrien Quatennens, je ne peux pas travailler sur la question de la paix au Proche-Orient avec des députés qui refusent de qualifier le Hamas de terroriste."

Fabien Roussel

à franceinfo

Qu'en pensent vos partenaires socialistes et écologistes ? Est-ce que vous pensez qu'ils seraient prêts à vous suivre ?

Ce que je sais, c'est qu'il y a une très forte envie de réussir à construire un rassemblement dans lequel on se sent respecté, où il n'y a pas d'hégémonie de l'un ou de l'autre, où il n'y a pas d'insultes ni de menaces. Et je ne désespère pas. J'ai même l'espoir que nous allons réussir à le construire. Il n'y a rien qui se décide tout seul, par l'un plutôt que par l'autre. Il faut que l'on construise ensemble.

C'est ce que nous allons commencer à faire pour verbaliser ce rassemblement, lui donner un nom et pouvoir nous adresser à tous nos concitoyens. L'objectif étant de réussir à faire gagner la gauche. Et c'est cette ambition-là que nous avons pour la France.

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