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Au lendemain des municipales, le pacte de responsabilité attaqué de tous bords

Des responsables des principales forces politiques ont choisi ce dispositif porté par le président comme angle d'attaque ou de défense du gouvernement.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Des manifestants défilent contre le pacte de responsabilité, le 18 mars 2014, à Toulouse (Haute-Garonne). (ERIC CABANIS / AFP)

Et si les municipales avaient offert aux opposants du pacte de responsabilité leur meilleure arme ? De Marine Le Pen à Jean-Vincent Placé, en passant par Luc Chatel et Harlem Désir, de nombreux responsables politiques ont remis en cause le pacte de responsabilité, lundi 31 mars, au lendemain du second tour des élections.

Alors qu'un remaniement gouvernemental est attendu, francetv info revient sur le choix de cette mesure phare de François Hollande pour soit attaquer le gouvernement, soit dresser les contours d'un "virage" de sa politique.

Ceux qui veulent la fin du pacte

Au FN : "Ce soir, le PS doit annoncer la disparition du pacte de responsabilité, a lancé la présidente du Front national, Marine Le Pen, dimanche, sur France 2. C'est la seule chose à faire, car il va entraîner une hausse de 50 milliards de la pression fiscale sur les classes moyennes et populaires. Les Français ne comprendraient pas que l'on continue dans cette voie."

Marine Le Pen : "Il faut désormais compter avec une troisième force politique" (FRANCE 2)

Au PS : L'aile gauche du PS a estimé, dimanche soir, dans une adresse à François Hollande, que le "pacte de responsabilité [était] mort-né". Selon la sénatrice Marie-Noëlle Lienemann, le député Jérôme Guedj et le vice-président de la région Ile-de-France Emmanuel Maurel, le pacte "n'est pas aujourd'hui le 'grand compromis social'" souhaité par François Hollande. "N'ayons pas peur d'abandonner cette voie", ont-ils écrit.

Au Front de gauche : Le secrétaire national du PCF, Pierre Laurent, a déclaré, lundi, que "le pacte de responsabilité [devait] être remis en cause, comme les injonctions d'austérité". "Il faut tourner la page de l'alliance préférentielle avec le Medef", a ajouté Jean-Luc Mélenchon.

Ceux qui doutent des chances du pacte

A l'UMP : L'ancien ministre UMP Luc Chatel s'est "interrogé", lundi, sur Radio Classique, sur "la suite des événements". "Je ne vois pas comment monsieur Hollande peut avoir une majorité sur ce pacte de responsabilité", a-t-il avancé, évoquant "certains responsables socialistes" qui "n'en veulent pas"

A EELV : Le chef de file des sénateurs écologistes, Jean-Vincent Placé, a dit, lundi, "stop au pacte de responsabilité", qu'il a jugé "invotable en l'état" et qui "ne sera pas voté par la majorité". "Ou alors, il faudra aller chercher des voix au centre et à droite, et j'ai l'impression que le président de la République n'en trouvera pas beaucoup", a-t-il glissé, sur RMC.

Ceux qui veulent retoucher le pacte

Au PS : "Il faut que le pacte soit complété, qu'il y ait une aide pour les ménages." Le premier secrétaire du Parti socialiste, Harlem Désir, a préconisé, lundi, sur France 2, de baisser les cotisations salariales pour améliorer le "pouvoir d'achat de ceux qui travaillent", parallèlement au pacte de responsabilité. "Il faut aussi des actes de solidarité dans le pacte de responsabilité", a estimé le député PS de Paris Jean-Christophe Cambadélis.

Ceux qui veulent sauver le pacte

Au gouvernement : Le ministre de l'Economie, Pierre Moscovici, a estimé, dimanche, sur France 2, que le gouvernement devait "mettre en œuvre le pacte de responsabilité". Le texte, qui "doit permettre aux entreprises d'investir plus pour embaucher davantage", est "prêt", a-t-il déclaré.

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