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Le dialogue sur le futur aéroport de Notre-Dame-des-Landes s'annonce difficile

Alors que la concertation doit commencer vendredi, un opposant a été condamné à un an de prison, dont six mois ferme, jeudi et le recours déposé contre les arrêtés de cessibilité a été rejeté.

Article rédigé par franceinfo
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Forces de l'ordre et opposants au projet d'aéroport de Notre-Dames-des-Landes (Loire-Atlantique) face à face, le 15 décembre 2012. (JEAN-SEBASTIEN EVRARD / AFP)

Claude Chéreau lance un avertissement. Des expulsions sur le site du futur aéroport de Notre-Dame-des-Landes "ne faciliteraient pas" les négociations qu'il est chargé d'instaurer à la demande du gouvernement, a prévenu le président de la commission de dialogue, jeudi 20 novembre. Les pourparlers, qui débutent vendredi et doivent durer jusqu'à fin mars, s'annoncent d'autant plus délicats que la journée a été marquée par plusieurs décisions défavorables aux opposants au projet.

Un nouvel opposant à l'aéroport condamné

Le tribunal correctionnel de Saint-Nazaire a condamné jeudi en comparution immédiate un opposant à un an de prison, dont six mois fermes, pour violences à l'encontre des forces de l'ordre. Interpellé mardi soir sur la commune de Notre-Dame-des-Landes, ce Parisien né en 1991 a également été condamné à une interdiction de séjour de cinq ans dans le département. Mais il n'a pas été écroué à l'issue de l'audience.

Il s'agit de la troisième condamnation à de la prison ferme depuis le déclenchement à la mi-octobre d'une vaste opération d'expulsion des quelque 150 manifestants anti-capitalistes alors installés sur le site. Un autre opposant a été condamné à huit mois de prison avec sursis dont deux mois fermes mercredi et un autre à dix mois dont cinq fermes le 28 novembre. Ces deux personnes avaient aussitôt été écrouées.

Le recours contre les arrêtés de cessibilité rejeté

Une autre décision de justice est tombée, jeudi. Le tribunal administratif de Nantes a rejeté le recours qu'avaient déposé des opposants contre les arrêtés de cessibilité qui ont permis l'expropriation des terrains destinés au projet. Vingt-sept requêtes ont été déposées, attaquant les arrêtés préfectoraux, tant sur la forme que sur le fond, en tentant de remettre en cause la déclaration d'utilité publique du projet d'aéroport, qui date de février 2008.

La procédure d'expropriation des parcelles concernant le projet a débuté en janvier et devrait s'achever complètement en 2013. Et, d'ores et déjà, la majorité des propriétaires et exploitants, une vingtaine en tout, qui n'avaient pas accepté de vendre à l'amiable ont été expropriés. Il restent en revanche protégés de l'expulsion par un accord passé au printemps avec les collectivités locales socialistes à l'issue d'une grève de la faim. L'accord prévoit qu'ils ne pourront être expulsés qu'à l'issue des recours juridiques contre le projet qui avaient été déposés à la date de la grève de la faim.

Le dialogue compromis avant d'avoir commencé

Le président de la commission de dialogue a annoncé jeudi qu'il n'avait pas pour ambition de faire "converger toutes les opinions". "Ça, nous n'y arriverons pas", a tranché Claude Chéreau"Nous serons neutres", a-t-il assuré.

L'Acipa, principale association d'opposants au projet, a considéré mardi "que les conditions ne sont pas réunies pour qu'une première rencontre ait lieu". L'association exige comme préalable à un éventuel entretien avec la commission début 2013 "le retrait des forces de police de la zone", "l'arrêt des destructions et expulsions" et surtout une "confirmation écrite qu'il sera effectivement possible d'aborder sans restriction les sujets de fond du dossier".

Le groupe Aéroports du grand ouest, filiale de Vinci et promoteur du projet, avait accueilli favorablement la création de cette commission. "C'est l'ultime main tendue, l'opportunité supplémentaire, pour les différents acteurs locaux, de formuler des observations", avait-il expliqué. "En revanche, il est clair que le sujet de travail n'est pas la remise en cause du projet d'aéroport."

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