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Aéroport de Notre-Dame-des-Landes : en Loire-Atlantique, "on veut surtout que ce débat s'arrête"

Les 957 000 électeurs de Loire-Atlantique étaient appelés aux urnes, dimanche, pour se prononcer sur le transfert de l'aéroport. 

Article rédigé par Julie Rasplus - Envoyée spéciale en Loire-Atlantique,
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Des électeurs participent au référendum sur le projet d'aéroport de Notre-Dame-des-Landes (Loire-Atlantique), le 26 juin 2016 à Notre-Dame-des-Landes (LOIC VENANCE / AFP)

Dimanche citoyen en Loire-Atlantique. Les électeurs de ce département ont voté, dimanche 26 juin, pour se prononcer sur le projet d'aéroport à Notre-Dame-des-Landes. Le référendum a mobilisé de nombreux électeurs. Tout au long de la journée, francetv info a suivi le scrutin dans différentes communes du département. Récit en quelques anecdotes. 

>> Référendum sur l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes : découvrez les résultats commune par commune

A Rezé, le bruit des avions fait jaser

On ne la voit pas, mais à Rezé, on devine la piste de l'actuel aéroport de Nantes-Atlantique. Cette commune située au sud de Nantes est voisine de l'aérogare. Chaque jour, les habitants – comme ceux de l'immeuble Le Corbusier – assistent au ballet des atterissages et des décollages. En une heure passée à Rezé, trois avions font vibrer le ciel. 

Alors ici, sans surprise, les nuisances sonores liées aux avions sont l'un des principaux enjeux de cette consultation. "Quand on est dans le bureau du maire, on les voit bien, je peux vous dire. Ils passent juste au-dessus du clocher !", pointe Mireille Pernot, conseillère municipale et présidente du bureau de vote n°2. Le débat divise les électeurs. "Ca fait du bruit, mais on s'y fait", philosophe l'une d'elles, après avoir voté contre le projet de transfert. Lionel, 70 ans, a lui aussi voté "non".

A Nantes, on ne se souvient plus de la question

Il a fallu attendre la fin de la messe et l'approche du déjeuner pour que les cinq bureaux de vote de l'école Felloneau de Nantes se remplissent. Dans le n°173, la photocopie du décret autorisant la consultation a été scotchée à côté des bulletins. Selon une des assesseures, la question posée n'est pas vraiment entrée dans les têtes. 

A la sortie des bureaux, beaucoup affirment avoir voté "oui". La perspective d'un meilleur développement économique pour la région nantaise en a convaincu beaucoup. "Je me suis engagé pour cela", affirme Dominique Boschet, président de l'Acsan (association dénonçant les nuisances sonores). "C'est une ville attractive qui nécessite de bonnes infrastructures", poursuit-il, assurant que l'aéroport est saturé. Rares sont les voix opposées, comme celle de David, 62 ans. 

On nous embarque dans un investissement dont on n'a pas besoin. Notre-Dame-des-Landes n'est pas le bon site. Les Rennais ne viendront jamais dans cet aéroport. Le lieu a été choisi il y a 50 ans, il est périmé.

David, habitant de Nantes

à francetv info

A Saint-Herblain, le match perturbe le vote 

C'est la mi-temps du match entre la France et l'Irlande. A Saint-Herblain, les bureaux de vote de l'école René Guy Cadou se remplissent d'un seul coup. "On voit vraiment la différence", assure Philippe Peneaud, membre de l'Acipa (association opposée au projet) et assesseur. 

A la seconde mi-temps, la salle se vide à nouveau. Le taux de participation progresse à pas de fourmi pendant les 45 minutes suivantes, tandis que certains assesseurs tentent de suivre le match tant bien que mal.

Les seuls à s'aventurer dans le bureau pendant le match n'ont cure du ballon rond. "On veut surtout que ce débat s'arrête, qu'on tranche enfin", s'agace une électrice, déterminée à voter en faveur du transfert. A Saint-Herblain, le débat crispe beaucoup jusqu'aux assesseurs, pas d'accord entre eux. "Parfois, on n'en parle plus sinon on se fâcherait", explique Corinne, venue en famille pour voter "contre". "On s'est posé la question de l'utilité, des emplois. Mais l'argument économique nous laisse sceptique."

A Notre-Dame-des-Landes, un enthousiasme de courte durée

A Notre-Dame-des-Landes, les affiches donnent la couleur. A une heure du dépouillement, le "non" est déjà annoncé gagnant. Le taux de participation pulvérise celui des dernières régionales et législatives : 75% des inscrits se sont mobilisés, annonce le maire de la commune, Jean-Paul Naud, fervent opposant au projet.

Dans les deux bureaux de vote de la commune, on se presse pour assister à l'examen des bulletins. 

A 20 heures pétantes, le maire annonce un plébiscite pour le "non" au projet. Au total, 73,57% des inscrits s'opposent à ce qu'un aéroport s'installe sur les champs alentours. La salle applaudit, on sort le champagne, et pourtant : à l'échelle du département, une nette majorité a dit "oui" au projet...

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