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Notre-Dame-des-Landes : heurts entre gendarmes et opposants au projet d'aéroport

Une petite semaine après la grande manifestation des opposants au projet d'aéroport sur le site de Notre-Dame-des-Landes près de Nantes, les forces de l'ordre sont intervenus ce vendredi matin pour tenter de les déloger. Depuis la mi-journée, dans la fumée des gaz lacrymogènes, les manifestants affrontent les forces de l'ordre. "Il est hors de question de laisser un kyste s'organiser", a affirmé le ministre de l'Intérieur Manuel Valls.
Article rédigé par Sylvie Johnsson
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
  (Stephane Mahe Reuters)

Alors que deux pelleteuses et une benne commençaient à déblayer les matériaux de construction utilisés par les squatteurs, plusieurs dizaines d'opposants ont surgi des bois. Ils ont lancé des bouteilles de verre et des cailloux sur les forces de l'ordre qui ont répliqué avec des grenades et bombes lacrymogène.

Dans la confusion, un gendarme a été légèrement blessé à la main et deux journalistes TV à la tête.

Valls défend l'intervention

L'intervention a été défendue par le ministre de l'Intérieur Manuel Valls au cours d'un déplacement à Lorient :

"Il est hors de question de laisser un kyste s'organiser, nous mettrons tout en oeuvre pour que la loi soit respectée, pour que les travaux puissent avoir lieu."

Le mouvement écologiste Greenpeace s'est déclaré "scandalisé " par l'opération. L'organisation dénonce un "décalage entre les intentions affichées (du gouvernement) de débattre de la transition énergétique et les expulsions brutales sur le terrain ".

Une "importante opération" lancée avant 7h

Le porte-parole du ministère de l'Intérieur, Pierre-Henry Brandet, qui était sur place tôt ce matin a confirmé les premières informations :   "Une importante opération est actuellement menée en plusieurs points sur la zone d'implantation de l'aéroport du grand-ouest à Notre-Dame-des-Landes en  Loire-Atlantique. Cette opération vise à évacuer trois sites occupés illégalement: Le Rosier", La Lande de Rohanne et la Châtaigneraie".

Pierre-Henri Brandet a également insisté sur "la détermination du ministère de l'Intérieur de faire respecter la loi et les décisions de justice, de prévenir les troubles  à l'ordre public, et d'empêcher l'installation d'un camp pouvant servir de base de soutien aux opposants les plus radicaux, pour mener des actes de sabotage et des actions violentes sur le chantier de l'aéroport".

Bataille juridique

Une bataille juridique se jouait vendredi entre huissiers des deux parties. Jacques Paressant, propriétaire en cours d'expropriation de la Châtaigneraie, parcelle où les opposants ont construit depuis samedi plusieurs chalets, s'insurgeait de n'avoir pas été prévenu de l'irruption des gendarmes sur son terrain. Me Raphaël Romi, avocat du collectif des élus opposés à l'aéroport, l'accompagnait avec un huissier pour constater "la voie de fait".   

De leur côté, les pouvoirs publics assuraient, par la voix du porte-parole du ministère de l'Intérieur, Pierre-Henry Brandet, que tout avait été fait "dans la légalité ".

Plusieurs sites dans le bocage

La Châtaignerie et la Lande de Rohanne sont les lieux où les opposants avaient collectivement construit de nouvelles habitations le 17 novembre
lors d'une manifestation qui a réuni entre 13.500 personnes (selon la police) et 40.000. L'autre site,  la ferme du Rosier est entourée d'importantes barricades et de tracteurs précise l'AFP. 

Depuis le plateau du Larzac, José Bové a lancé un appel à la mobilisation : "On appelle les gens à se mobiliser à la fois à Notre-Dame-des-Landes et aussi partout en France où c'est possible."

 

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