Nicolas Sarkozy veut construire une France forte par le travail
Le président candidat, Nicolas Sarkozy, était à Lille, jeudi 23 février, pour son troisième meeting de campagne. Une intervention presque uniquement consacrée à la valeur du travail, avec en pointillé une critique de la gauche et de l'assistanat.
Lille, envoyée spéciale - Et de trois. Après Annecy et Marseille, Nicolas Sarkozy faisait étape à Lille, jeudi soir, sur les terres de la maire socialiste, Martine Aubry.
Quatre ans après jour pour jour, le "casse-toi, pauvre con !" du salon de l'agriculture, qui avait fait le tour des médias et animé 'bruyamment" les réseaux sociaux, le candidat Sarkozy continue de façonner, meeting après meeting, l'image d'un homme plus apaisé, plus maîtrisé mais tout autant déterminé et plus expérimenté.
Une aubaine. C'est ce que ses partisans avaient envie de voir jeudi soir.
"Ici, on ne se résigne jamais"
Venus en nombre au Palais des Congrès de Lille, les sympathisants de l'UMP n'ont pas été déçus. Il y avait peu de chance qu'ils le soient.
"Sarkozy, il est vraiment dans la peau du Président et du candidat. Je pense que c'est lui notre manager", explique Roland quelques minutes avant le début du meeting. "Il a beau avoir l'ENA, Hollande n'a pas l'expérience de l'Etat".
Pour les ultimes indécis, Rachida Dati "fait le job". "J'aime cette région, J'aime ces habitants", clame l'ancienne ministre de la Justice.
"Ici, on ne se résigne jamais. Vous ne renoncez jamais", ajoute-t-elle avant de lancer : "Nicolas Sarkozy a restauré en cinq ans ce que la gauche a détruit en 20 ans". Le ton est donné. Le candidat peut faire son entrée sous les acclamations d'une salle surchauffée.
"Je ne resterai pas les bras croisés"
"Je suis venu parler à la France qui travaille", commence M. Sarkozy avant de faire valoir ses atouts et sa conception du travail au service d'une France forte.
"Jamais, je ne resterai les bras croisés s'il y a une chance, même minime, de sauver un emploi d'empêcher qu'on ne s'abîme dans le chômage parce qu'une usine qui ferme, c'est un drame économique et toujours un drame humain", assure-t-il.
"Je me sens proche de tous ces Français qui aiment leur travail, qui aiment leur entreprises. Je veux les aider, je veux leur offrir mon énergie, je veux tenter de répondre à leurs souffrances", poursuit-il.
Clameurs dans la salle. Les militants sont en phase.
Droits et devoirs pour tous
Affirmant qu'il n'a pas dévié : "en 2007, j'avais choisi le travail, je n'ai pas changé d'avis. C'est pourquoi tout au long de la crise, j'ai maintenu ce choix", M. Sarkozy embraye alors sur son credo "du droit et des devoirs", prenant bien soin, cette fois, de le décliner à tous les échelons de l'échelle.
"Cette France qui travaille dur pour vivre et pour élever ses enfants, elle ne veut pas que la solidarité incite à ne pas travailler parce qu'elle donne plus à celui qui ne fait rien qu'à celui qui se donne du mal", entonne-t-il.
Et d'ajouter : "Cette France, elle ne veut pas que celui qui bénéficie de la solidarité abuse de la situation mais elle ne veut pas non plus que tout en haut de l'échelle ceux qui lui demandent de faire des efforts se versent sans scrupule des rémunérations indécentes et s'octroient en plein crise des augmentations mirobolantes".
D'ou sa proposition, déjà formulée la veille, "d'interdire les parachutes dorés et les retraites chapeau". Une mesure censée gommer son image de Président des riches et qui lui permet, escompte-t-il, de couper l'herbe sous les pieds des socialistes.
Reste à voir ce qu'en penseront les Français.
Selon un journaliste du Figaro, Nicolas Sarkozy a utilisé 136 fois le mot "travail" et ses variantes en 50 minutes de discours. Illustration en images.
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