Nicolas Sarkozy fait le plein face aux Français qui souffrent
Le décor de l’émission était convivial : petites tables rondes organisées en cercle, mais les bons offices de Jean-Pierre Pernaud n'ont pas empêché le chef de l'Etat d'être pris à parti à plusieurs reprises, même s’il n’a jamais vraiment été réellement mis en difficulté.
Les’’ vrais gens’’ ont souvent dénoncé les choix gouvernementaux en matière d'industrie et de délocalisations.
Le président s'est attaché à cajoler les Français les plus touchés par la crise et à calmer par le verbe, plus que par des engagements précis, leurs inquiétudes du moment.
_ En près de deux heures, le chef de l’Etat, a fait une seule promesse concrète : réformer les retraites “avant la fin de l'année” sans remettre en cause le régime par répartition ni réduire le montant des pensions.
TF1 largement en tête des audiences
La soirée de TF1, découpée en deux temps, a réuni 8,8 millions de téléspectateurs pour l'interview du président dans le JT, puis 8,6 millions pour l'émission selon les chiffres de Médiamétrie.
L'interview du chef de l'Etat par Laurence Ferrari, entre 20h11 et 20h31, a réuni en moyenne 8,8 millions de téléspectateurs pour une part d'audience de 32,9%, plaçant la chaîne largement en tête des audiences.
_ L'émission “Paroles de Français,” présentée par Jean-Pierre Pernaut entre 20h31 et 22h26, a ensuite réuni en moyenne 8,6 millions de téléspectateurs, pour une part d'audience de 32,4%.
L'audience du débat a été stable sur la durée, avec un pic
en tout début d'émission à 10,3 millions de téléspectateurs, avant que les soirées ne commencent sur les autres chaînes.
_ Sur France 2, la série américaine "FBI Portés disparus" a séduit 5,6 millions de personnes tandis que 4,7 millions de personnes ont suivi le premier volet de la saga "Star Wars" sur M6.
Le président n’a pas convaincu
_ Le porte-parole du Parti socialiste, Benoît Hamon, a jugé l'exercice “très décousu” tout en reconnaissant un “effort louable” du chef de l'Etat pour expliquer sa politique.
Le député Manuel Valls a estimé que le président avait “ perdu le contact avec les Français ”.
De son côté, François Hollande l'a trouvé “en panne de cohérence et en
incantation”.
_ L'eurodéputé PS Vincent Peillon a reproché à Nicolas Sarkozy sur France Info d'avoir pris “tant de temps d'antenne” sur TF1 pour ne faire “aucune annonce” hormis celle qu'au lieu “de s'engager à fond” dans la campagne des régionales, il resterait “au chaud à l'Elysée”.
_ La secrétaire nationale des Verts, Cécile Duflot, a jugé la prestation présidentielle “paternaliste” et “assez plan-plan”.
_ La vice-présidente du Front national, Marine Le Pen, a ironisé sur un Nicolas Sarkozy “atteint d'une nouvelle maladie : la “scandalite aiguë””.
“Tout le scandalise. Il trouve scandaleux le comportement des banques qui ne prêtent pas, le comportement des constructeurs automobiles qui délocalisent, mais tous ces gens-là ont fait l'objet de toutes les attentions du gouvernement.”
_ De son côté Jean-François Copé, le président du groupe UMP à l'Assemblée
nationale, a estimé que le président avait eu “le courage de dire les choses” sur le chômage et les retraites.
Mikaël Roparz, avec agences
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