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Najat Vallaud-Belkacem : "Ségolène Royal apporte un soutien sans faille à François Hollande"

Porte-parole de Ségolène Royal en 2007, Najat Vallaud-Belkacem a rempilé pour François Hollande en 2012. Pour Francetv2012, elle revient sur l’apport de Royal dans la campagne ainsi que sur les enseignements de la percée de Jean-Luc Mélenchon.
Article rédigé par Sébastien Tronche - Propos recueillis par
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3 min
Najat Vallaud-Belkacem trouve Ségolène Royal "très présente" dans la campagne. (FRED DUFOUR / AFP)

Porte-parole de Ségolène Royal en 2007, Najat Vallaud-Belkacem a rempilé pour François Hollande en 2012. Pour Francetv2012, elle revient sur l'apport de Royal dans la campagne ainsi que sur les enseignements de la percée de Jean-Luc Mélenchon.

Francetv2012. Quel sera l'angle d'attaque du meeting commun avec Ségolène Royal à Rennes, mercredi 4 avril ?

Najat Vallaud-Belkcacem. A Rennes, on sera dans un exercice de mobilisation, de détail des propositions. Ce sera un meeting plus dans le concret où on montrera comment les choses peuvent changer dans les premiers mois, si François Hollande est élu président. Ce sera dans la continuation du travail entamé par Laurent Fabius sur les premières mesures à prendre. On va toucher du doigt ce qui changera concrètement dans le quotidien des Français en cas de changement.

Que peut apporter Ségolène Royal à la campagne de François Hollande ?

Ségolène Royal apporte déjà beaucoup à la campagne, même sans meeting commun avec François Hollande. Elle est déjà très présente sur le terrain et apporte un soutien sans faille. C'est vrai qu'il est important pour beaucoup de gens de les voir ensemble. C'est de l'ordre du symbole.

Avez-vous l'impression qu'elle est sous-utilisée ?

Je ne le crois pas. Je la trouve très présente. Elle répond positivement à toutes les initiatives qu'on lui propose comme Radio Hollande ou pour le porte à porte. Il y a un partage logique des rôles.

"Mélenchon progresse au détriment de l'abstention et de Marine Le Pen"

Craignez-vous une abstention trop élevée ?

Si on croit les sondages, l'abstention risque d'être très élevée. C'est pourquoi on a décidé de s'y attaquer. Mais pourquoi est-elle aussi élevée ? Les Français ont un rapport désenchanté à la politique après cinq années d'engagements non tenus par Nicolas Sarkozy. De plus, la nature de la campagne n'est pas follement enthousiasmante. Il faut donc lutter contre l'abstention et provoquer l'enthousiasme par nos propositions.

N'y avait-il pas, paradoxalement, plus d'enthousiasme dans la campagne de Ségolène Royal en 2007 ?

L'accueil réservé à François Hollande dans tous ses déplacements a toujours été très sympathique et positif. Il y a une adhésion claire derrière notre candidat. Il est accessible, a un rapport direct avec les Français. Après, dans quelle mesure cette période, 2012, veut que les Français soient centrés sur leurs préoccupations du quotidien ? Ils sont moins enclins à rêver de rupture, à s'enthousiasmer sans condition. Mais François Hollande a montré qu'il était devenu un homme d'Etat possible aux yeux des Français.

Jean-Luc Mélenchon, lui, semble bénéficier de cet enthousiasme. Quels enseignements tirez-vous de sa progression dans les sondages ?

Le principal enseignement, c'est que Jean-Luc Mélenchon progresse au détriment de l'abstention et de Marine Le Pen. Il n'empiète pas sur l'électorat de François Hollande. Il complète la dynamique qui existe à gauche.

"La gauche a toujours été plurielle"

Y a-t-il compatibilité programmatique entre Hollande et Mélenchon ?

Jean-Luc Mélenchon est comme un « pass d'entrée » vers François Hollande car il attire des désenchantés de la politique. Et quand il faudra passer aux actes, cet électorat voudra du changement et se reportera sur François Hollande. Il n'y a pas d'incompatibilité, Mélenchon est clair sur le fait qu'il appellera à voter Hollande au second tour. Sur le programme, je pense qu'il se retrouve dans les propositions de réforme bancaire et fiscale par exemple. Traditionnellement, la gauche a toujours été plurielle. Elle le sera encore.

Peut-on s'attendre à voir de nouvelles propositions de la part de François Hollande ?

François Hollande s'est fixé un cap. Il n'y a pas de raison qu'il en dévie. D'ici au premier tour, il précisera certaines propositions comme en fin de semaine sur la banlieue mais il s'en tiendra au socle programmatique des 60 propositions. C'est ce qui fait sa force car les Français ont besoin d'être rassurés sur sa fiabilité, sa constance. Il n'a jamais varié.

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