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Moralisation de la vie politique : les pistes à gauche et à droite

François Hollande tente de reprendre la main alors que le grand déballage continue sur l'ampleur de la fraude fiscale de Jérôme Cahuzac. Plusieurs ministres veulent jouer la transparence et annoncent qu'ils vont publier leur déclaration de patrimoine. A gauche comme à droite, chacun a son idée des moyens à mettre en oeuvre moraliser la vie politique.
Article rédigé par Caroline Caldier
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
  (Maxppp)
A gauche

Un projet de loi devrait
prochainement transcrire les mesures annoncées mercredi dernier au lendemain
des "aveux " de Jérôme Cahuzac. Le gouvernement a déjà dévoilé les
principaux axes : réforme du Conseil supérieur de la magistrature pour
"renforcer l'indépendance de la justice ", lutte
"impitoyable " contre les conflits entre intérêts publics et privés
avec la "publication et le contrôle " du patrimoine des ministres et
parlementaires, "interdiction de tout mandat public " pour les élus
condamnés pénalement pour fraude fiscale et corruption.

Dans une interview à la
Nouvelle République du Centre-Ouest, Jean-Marc Ayrault précise que les mesures
qu'il prépare "sous l'autorité du président de la République " seront
"sévères pour garantir la transparence, le respect de la loi et la
probité
".

Le premier secrétaire du Parti socialiste Harlem Désir a proposé
vendredi un référendum pour moraliser la vie politique
. Une telle consultation,
a-t-il expliqué, porterait notamment sur la transparence, "la publication
du patrimoine des élus, les mesures de contrôle de ce patrimoine, les sanctions
en cas d'infractions, l'indépendance de la justice
", mais aussi sur le
"non cumul des mandats, parce qu'il faut faire respirer la vie
politique
".

"Nous ne pouvons
tolérer le moindre manquement de la part de ceux qui sont investis d'une fonction
publique" (Jean-Marc Ayrault)

A droite

Le référendum, Laurent
Wauquiez aussi y songe. Si le député UMP n'est pas favorable à un remaniement -
"ce n'est pas parce qu'on fait un remaniement qu'on rend les politiques
honnêtes
" - il juge cependant "*indispensable qu'il y ait un référendum
sur ces questions de moralisation de la vie publique".

  • Selon, lui, "si les Français répondent non , le président Hollande
    devra en tirer toutes les conséquences comme l'avait fait à l'époque (en 1969
    ndlr) le général De Gaulle
    ", qui avait démissionné.

D'autre part plusieurs députés UMP
(Dino Cinieri, Julien Aubert, Valérie Boyer ou Nicolas Dhuicq) ont déposé, en
fin de semaine dernière, donc plusieurs jours avant les aveux de Jérôme
Cahuzac, une proposition de loi mettant en place un dispositif d'amnistie
fiscale visant à rapatrier les capitaux placés illégalement à l'étranger.

"Il faut que ce soit la dissuasion qui change les comportements"
(Xavier Bertrand)

Sur France Info ce lundi, l'ancien secrétaire général de l'UMP Xavier
Bertrand
propose lui des mesures favorables à la transparence, passant
notamment par des "déclarations d'intérêt ", mais surtout "un
contrôle
". "Il faut que ce soit la dissuasion qui change les comportements ",
explique-t-il. Pour les prétendants à un ministère, Xavier Bertrand propose
donc "des auditions, un contrôle précis sur leur patrimoine et sur
l'ensemble de leur patrimoine
".

Il propose
également de limiter le nombre de mandats sur un même poste : "Je
ne suis pas pour qu'on puisse être candidat à vie au même endroit. Pour
quelqu'un qui est dans un endroit où il sait qu'il a toutes les chances d'être
réélu sans problème, au bout d'un moment, il n'y a pas la même relation avec
les électeurs
". Aussi propose-t-il un retour du mandat
présidentiel au septennat, non renouvelable.

Au centre

François Bayrou, qui a lancé mercredi une pétition pour obtenir une loi de moralisation de la vie publique, estime que François Hollande doit aller plus loin que les mesures annoncées, en remaniant son gouvernement.

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