Moody's abaisse les notes de BNP Paribas, Société générale et Crédit agricole
Outre les États, les agences de notation scrutent les institutions. Et les évaluent. L'agence de notation Moody's a ainsi abaissé vendredi 9 décembre les notes de trois réseaux bancaires français : BNP Paribas, Société générale et Crédit agricole.
Peu connues du grand public il y a moins d'un an, les agences de notation ont pris l'ascendant sur les politiques, arguent leurs détracteurs. Elles reflètent une réalité économique soutiennent au contraire leurs défenseurs.
L'abaissement par Moody's des notes des principales banques françaises BNP Paribas, Société générale et Crédit agricole vendredi, donne raison aux deux.
Elles reflètent la nette dégradation des conditions de financement des banques européennes et la probalité estimée "très élevée" que ces institutions aient recours au soutien de l'Etat.
Dégradation des conditions de financement
Les banques étant dans des situations financières différentes, leur évaluation diffère. BNP et Crédit Agricole voient leur note de dette à long terme abaissée d'un cran à "Aa3" et Société Général d'un cran à "A1".
"Ce n'est pas une catastrophe. Dans l'absolu, BNP Paribas et Société générale sont toujours dans la partie haute de la notation", commente Lionel Jardin, vendeur institutionnel chez Global Equities qui reconnait que, des trois institutions, Société Générale "reste la plus fragile".
"Cette dégradation est la concrétisation d'une baisse des liquidités sur les marchés", dont les banques ont besoin, ajoute-t-il.
Situation délicate pour la BPCE
Moody's a également assorti les notes des trois banques françaises d'une perspective négative. L'agence de notation estime qu'en cas de besoin, la probabilité que les banques françaises aient recours à un soutien de l'Etat reste "très élevée".
"Elles pourraient être subventionnées par l'Etat ou la Caisse des dépôts", acquiesce M. Tardy qui rappelle que ces deux options ne sont pas évaluées de la même manière par les agences.
Scénario hautement probable ? Pas pour BNP Paribas et Société générale, selon le spécialiste, qui estime que les des deux institutions sont en mesure de lever les fonds nécessaires pour satisfaire aux critères des Accords de Bâle III [propositions de réglementation bancaire], soit 1,5 milliard d'euros pour la première et 2,1 milliards pour la seconde.
En revanche, il se montre nettement plus circonspect pour une autre institution, Banque populaire et Caisse d'épargne (BPCE), qui doit trouver quelque 3,7 milliards d'euros.
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