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Thomas Guénolé dénonce le "fonctionnement dictatorial" de La France Insoumise, et "la pratique des purges" dont il se dit victime

L'ex-responsable de La France Insoumise présente sur franceinfo son livre, dans lequel il dénonce les méthodes de son ancien parti. 

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Thomas Guénolé, politologue et ex-responsable de la France Insoumise, le 6 octobre 2015. (CHRISTOPHE MORIN  / MAXPPP)

"Il s'agit d'une façon de disqualifier ma parole sur ce qui ne va pas à La France Insoumise", a estimé sur franceinfo Thomas Guénolé, mardi 5 novembre, évoquant les accusations de harcèlement sexuel qui le visent.

Dans son livre qui sort mercredi 6 novembre chez Albin Michel, intitulé La chute de la maison Mélenchon, l'ex-responsable politique dénonce les méthodes de La France Insoumise, et notamment "la pratique des purges", dont il dit avoir été victime : "Dès que vous faites des critiques en interne, vous allez vous retrouver placardisé, calomnié, mis sur la touche."

Un départ fracassant

Thomas Guénolé, chargé de la formation des militants et ancien candidat aux élections européennes du mois de mai, avait claqué la porte du parti en avril 2019, à un mois des élections, en publiant un tweet qui a fait le buzz.

Le mouvement de Jean-Luc Mélenchon avait annoncé, peu auparavant, que le politologue faisait l'objet d'une procédure interne après le témoignage d'une jeune femme dénonçant un comportement "inapproprié"

"J'étais en train de subir une sorte de procès stalinien à l'intérieur de La France Insoumise, assure-t-il. Sur la base d'un dossier vide, ils ont commencé à organiser leur propre tribunal pour me juger coupable d'un délit passible de prison et dont j'étais innocent [...] C'est extrêmement douloureux à vivre quand vous êtes innocent. Il y a eu un article-enquête de Mediapart révélant que, sur le fond, il n'y a rien. C'est un dossier vide. C'est totalement inconsistant."

Il n'y a aucune plainte contre moi, ni en justice, ni en police. Il n'y a aucune enquête sur moi.

Thomas Guénolé

à franceinfo

Une "volonté de nuire"

"Le parti de Jean-Luc Mélenchon a monté toute une procédure pour me déshonorer, estime Thomas Guénolé. Quand vous balancez des horreurs pareilles sur quelqu'un dans l'espace public, [...] il y a volonté de nuire."

Selon lui, cette accusation était un moyen de disqualifier sa parole, alors que le politologue multipliait les critiques, en interne, sur la dérive autoritaire du mouvement. "J'avais l'intention de partir au mois de juin, du fait du fonctionnement dictatorial", indique Thomas Guénolé.

Un "devoir de loyauté"

À la question de savoir pourquoi il n'a pas dénoncé ces faits à l'époque, et notamment les soupçons de surfacturation lors de la campagne des Insoumis pour l'élection présidentielle, Thomas Guénolé répond qu'en étant "encore membre de ce mouvement", il avait "un devoir de loyauté". "Soit vous devez partir et dire tout ce qui ne va pas. Soit vous devez rester et dans ce cas-là, vous avez un devoir de solidarité à l'intérieur du mouvement. C'est pour ça que moi, j'avais décidé que j'attendrai la fin de la campagne européenne pour dire ce que j'avais à dire."

Le politologue dénonce également des tirages au sort truqués pour établir les assemblées, ou encore les interdictions, dans les délibérations, de "proposer un texte concurrent", "proposer des amendements" ou "voter des amendements", sauf à la marge. "On ne peut voter que les textes préparés par la direction", assure-t-il.

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