"Mouvement national", "Les Nationaux", "Rassemblement national"... Le FN réuni en congrès pour se trouver un nouveau nom
Il sera annoncé dimanche, lors du discours de clôture de Marine Le Pen du Congrès du parti.
L'opération dédiabolisation se poursuit au FN. Marine Le Pen est déterminée à rebaptiser le parti d'extrême droite fondé par son père en 1972, tout en restant mystérieuse sur sa nouvelle appellation. Elle doit en faire part dimanche 10 mars, lors de son discours de clôture du congrès du parti, avant un vote des militants dans les jours suivants.
"Il y a beaucoup de noms qui circulent, mais il y en a un seul qui est dans ma tête. Le Front national a changé de nature, et il faut que ce changement de nature soit acté par un changement de nom."
Marine Le Pen
Il devrait, quoi qu'il en soit, en être terminé du Front national: trop vieux, trop diabolisé, trop sulfureux, trop Jean-Marie Le Pen, et surtout trop associé aux affaires et aux défaites. "Nous sommes un nouveau mouvement qui a vocation à consolider une base", martèle Marine Le Pen qui, de fait, donne raison à son ex-bras droit désormais honni Florian Philippot, inlassable défenseur d'une dénomination nouvelle lors de son passage au Front.
Mais quel nouveau nom ? Philippot devenu président d'un nouveau parti, Les Patriotes, ce terme, autrefois prisé par Marine Le Pen, est désormais banni – généralement remplacé dans les discours par le mot "national", auquel les militants semblent attachés. Le mot "Front" n'a plus, en revanche, les faveurs de la présidente du parti, qui lui trouve une connotation "un peu militaire", a-t-elle fait savoir il y a un mois.
"Rassemblement national" tient la corde
Le FN pourrait-il se muer en "Mouvement national" ? L'hypothèse est peu probable, tant elle renverrait à Bruno Mégret, qui avait fait sécession du FN à la fin des années 1990 pour créer le "Front national-Mouvement national", devenu Mouvement national républicain. De même, Marine Le Pen a opposé une fin de non-recevoir à Gilbert Collard, qui proposait "Les Nationaux".
Mais, selon plusieurs observateurs, le "Rassemblement national" pourrait tenir la corde. Fusion sémantique de "Front national" et "Rassemblement bleu marine", il rappelle par ailleurs le nom du groupe parlementaire frontiste à l'Assemblée nationale entre 1986 et 1988 : "Front national-Rassemblement national". "Marine, je ne saurais trop te mettre en garde contre le risque que comporte une telle innovation, a prévenu Jean-Marie Le Pen."Le nom d'un mouvement c'est aussi en partie sa substance, c'est son âme et on n'a pas le droit de l'effacer."
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