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Marine Le Pen sommée de rembourser 300 000 euros au Parlement européen avant mardi soir

L'avocat de la présidente du FN indique à franceinfo qu'elle ne s'acquittera pas de cette somme.

Article rédigé par franceinfo avec Reuters
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Marine Le Pen, le 17 janvier 2016 dans l'hémicycle du Parlement européen, à Strasbourg. (FREDERICK FLORIN / AFP)

Elle a jusqu'à mardi 31 janvier, à minuit, dernier délai. Marine Le Pen doit rembourser près de 300 000 euros au Parlement européen pour avoir rémunéré comme assistante parlementaire Catherine Griset, à une époque où celle-ci était la secrétaire, puis la cheffe de cabinet de la présidente du Front national.

Faute de s'être acquittée de cette somme réclamée par une lettre envoyée par le Parlement mi-décembre, la présidente du groupe Europe des nations et des libertés (ENL) pourrait se voir retirer la moitié de son salaire et de ses indemnités journalières, ainsi que la totalité de ses frais généraux.

Une information judiciaire ouverte à Paris

Une seconde lettre de recouvrement a été adressée à la présidente du Front national, pour un montant d'environ 40 000 euros correspondant à l'emploi comme assistant parlementaire de son garde du corps, pendant quelques mois.

Les demandes du Parlement font suite à une enquête de l'Olaf, l'Office européen de lutte antifraude. Celui-ci a été saisi en mars 2015 par le Parlement européen de soupçons de fraudes relatives aux conditions d'emploi de vingt assistants parlementaires du Front national. Le parquet de Paris a lui-même ouvert une information judiciaire sur cette affaire le 15 décembre dernier.

Elle porte, "contre personne non dénommée", sur les chefs "d'abus de confiance et recel d'abus de confiance, escroqueries en bande organisée, faux et usage de faux, et travail dissimulé".

"Elle n'aura plus que 3 000 euros par mois pour vivre"

Contacté par franceinfo, l'avocat de Marine Le Pen assure qu'elle ne s'acquittera pas des sommes demandées. "Pourquoi irions-nous payer alors que dans cette affaire, nous avons porté plainte pour faux et usage de faux contre le directeur de l'Olaf, la directrice des enquêtes et le secrétaire général du Parlement ?" réagit Me Marcel Ceccaldi, qui voit dans cette procédure "une collusion" et "une intention de nuire" de la part de ces institutions.

Il confirme que Marine Le Pen devrait donc subir une retenue sur ses indemnités de députée européenne. "Elle n'aura plus que 3 000 euros par mois pour vivre alors qu'elle élève trois enfants", déplore-t-il.

Sur le fond, l'avocat de Marine Le Pen conteste les accusations, assurant qu'il est "impossible de distinguer entre ce qui relève de fonctions auprès d'une personnalité politique française de premier plan et le travail d'assistant parlementaire". "Tous les sujets qui intéressent les Français sont aussi discutés au Parlement européen", se défend-il, soulignant que d'autres groupes politiques européens auraient eu recours au même type d'agissements à grande échelle sans être inquiétés, selon lui.

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