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Le changement de nom du FN calmera-t-il les clarifications demandées sur la ligne du parti ?

Alors que le congrès du FN s'ouvre vendredi à Lille, Marine Le Pen mise beaucoup sur le changement de nom du parti. Mais il ne constitue pas, loin s'en faut, la seule préoccupation des adhérents. 

Article rédigé par Julien Langlet
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3 min
Les adhérents du FN se prononceront sur le nouveau nom du parti dimanche 11 mars 2018. (MAXPPP)

La dégradation de l'image de Marine Le Pen s'accélère, d'après un sondage Kantar Sofres - One Point publiée mercredi 7 mars pour franceinfo, Le Monde, LCP et Public Sénat. Alors que le congrès du Front national (FN) s'ouvre dans trois jours à Lille, le changement de nom du parti frontiste défendu par sa présidente et prévu au programme ne constitue pas la seule préoccupation des adhérents. 

Au nom d'un "parti de gouvernement"

C'est lors de son discours de clôture dimanche 11 mars que Marine Le Pen lèvera le voile sur le nom qu'elle soumettra au vote des adhérents pour rebaptiser le parti qu’elle préside. "Le terme 'front' révèle la nature de parti d’opposition", affirme-t-elle. C'est pourquoi, dit la présidente du FN, il faut le changer.

Aujourd’hui, nous sommes un parti de gouvernement. Nous allons le démontrer. Il faut que le nom du Front national corresponde à cette nouvelle nature.

Marine Le Pen, présidente du FN

à franceinfo

L'idée de Marine Le Pen c'est de bâtir une sorte de maison commune des nationaux. Ce qui n'est pas sans rappeler le Rassemblement Bleu Marine (RBM), une tentative plus ou moins réussie pour le FN de s'ouvrir à d'autres formations. Sébastien Chenu, député frontiste du Nord, réfute toute déconvenue. "Ça n’a pas été un échec puisqu'il a produit déjà au moins deux députés qui siègent avec le Front national", indique l'élu. "Peut-être n'a-t-on pas fait suffisamment de mise en valeur de ce rassemblement à l’époque qui le méritait, concède-t-il, mais il faut aller au-delà. À autre époque, autres outils." Pour le député du Gard, Gilbert Collard, la modification du nom du parti ne relève pas de la priorité. "Je pense que changer de nom ne servira à rien. Je suis un partisan d’une doxa, d’une définition très claire de ce qu’est le Front national", tranche-t-il.

Une clarification politique attendue

Si une nouvelle ligne est définie, elle doit pencher à droite, c'est un peu l'espoir d'Emmanuelle Ménard, députée de l'Hérault, soutenue par le FN. La parlementaire, élue en juin 2017, se dit d'autant plus intéressée que le 4 mars, les législatives en Italie sont passées par là.

On voit que quand les droites sont capables de s’unir et de travailler ensemble, elles arrivent à gagner des élections.

Emmanuelle Ménard, députée de l'Hérault soutenue par le FN

à franceinfo

"Mais ce n’est pas au congrès du FN que se fera l’union des droites, ajoute l'élue de la 6e circonscription de l'Hérault. Est-ce que le congrès ou les dirigeants auront envie de fixer une ligne politique de vraie ouverture, de vrai rassemblement ? Pourquoi pas. Encore faut-il qu’ils aient une ligne politique très claire. On verra."

Mais pour Marine Le Pen, c'est tout vu. "L’union des droites, c’est rikiki, c’est dépassé, c’est obsolète, juge l'ex-candidate à la présidentielle. "Le clivage gauche-droite n’a ni utilité, ni existence, ni réalité. Il ne veut plus rien dire. Ça n’est pas un bon signal, martèle la présidente du FN. À mon sens, c’est complètement ringard dans la vision qu’on doit avoir aujourd’hui de la recomposition de la vie politique française."

L'union des droites, c'est pourtant ce qu'a encore prôné Marion Maréchal-Le Pen en février dernier aux États-Unis. "Marion est pour l’instant sur la ligne de faire des affaires", réplique sa tante. Ce qui est certain, c’est que sur la ligne, au FN, il y a toujours de la friture…

Le changement de nom du Front national soumis aux adhérents - un reportage de Julien Langlet

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