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Manuels Valls écarte l'idée de réparations concernant l'esclavage

Dans une tribune publiée sur Lemonde.fr, le Premier ministre plaide pour "une mémoire apaisée". 

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Le Premier ministre Manuel Valls répond aux journalistes après un meeting du PS, le 27 octobre 2016, à Mérignac (Gironde).  (GEORGES GOBET / AFP)

A l'occasion d'une tournée en Afrique, Manuel Valls, appelle à "s'affranchir du passé" de l'esclavage, dans une tribune publiée sur Lemonde.fr et le mensuel anglophone The Africa Report. Le Premier ministre écarte les revendications de réparations financières, tout en défendant une "mémoire apaisée" de l'"horreur" et du "désastre" de la traite négrière.

Dans son texte, le Premier ministre, qui doit visiter une ancienne maison de traite à Accra (Ghana), plaide pour la création d'un système d'échanges euro-africain sur le modèle d'"Erasmus", plutôt que des "réparations" réclamées par certains militants.

Il ne s'agit pas tant de vivre dans l'idée d'une réparation - comme disait le grand poète martiniquais, descendant d'esclaves, Aimé Césaire, l'esclavage est 'irréparable' - que de regarder vers demain, c'est-à-dire renforcer les liens entre nos deux continents.

Manuel Valls

sur Lemonde.fr

"S'affranchir de son passé, c'est se tourner vers l'avenir"

"La traite négrière a été un désastre à grande échelle. Cette réalité doit être rappelée, enseignée, martelée. Il faut toujours rappeler l'enfer de douze millions d'hommes, de femmes, d'enfants arrachés à la terre de leurs ancêtres pour traverser l'Atlantique, enchaînés, réduits à l'état de bétail, de marchandises. Combien d'atrocités, de viols, de meurtres ! C'est un crime contre l'humanité", écrit le Premier ministre. L'esclavage est en effet reconnu comme tel depuis 2001, en France. 

Mais pour Manuel Valls, "la mémoire ne doit pas désunir". "Elle doit au contraire refermer les fractures et rassembler, dès lors que l'on fuit ce penchant terrible de la concurrence mémorielle, de la hiérarchie, de la comparaison entre les souffrances des uns et les malheurs des autres", écrit celui qui est un des principaux opposants au polémiste Dieudonné, qui appelle régulièrement à moins commémorer la Shoah pour davantage mettre en avant l'esclavage.

Manuel Valls appelle toutefois à ne pas confondre l'histoire de l'Afrique et celle de l'esclavage, "à laquelle on veut trop souvent la réduire". "Je sais que l'Afrique a en elle la force de s'affranchir de ce passé, écrit le Premier ministre. S'affranchir de son passé, ce n'est pas absoudre ceux qui ont pu commettre des crimes. Ce n'est pas oublier (...) S'affranchir de son passé, c'est aussi se tourner avec enthousiasme vers l'avenir", plaide-t-il encore.

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