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Majorité et opposition s'affrontent sur le rapport publié jeudi par le FMI qui prône un recul de l'âge de la retraite

Ce document est "sans surprise" et le projet que le PS mettra en oeuvre s'il revient aux affaires n'aura "rien à voir" avec les propositions du FMI, a déclaré vendredi le porte-parole du PS Benoît Hamon.La veille, le ministre du Travail a remercié Dominique Strauss-Kahn, directeur général du FMI, pour ne "pas être dans une posture idéologique".
Article rédigé par Catherine Rougerie
France Télévisions
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Dominique Strauss Kahn, directeur général du FMI, le 18 octobre 2006. (AFP - Jean-Philippe Ksiazek)

Ce document est "sans surprise" et le projet que le PS mettra en oeuvre s'il revient aux affaires n'aura "rien à voir" avec les propositions du FMI, a déclaré vendredi le porte-parole du PS Benoît Hamon.

La veille, le ministre du Travail a remercié Dominique Strauss-Kahn, directeur général du FMI, pour ne "pas être dans une posture idéologique".

"Merci Dominique Strauss-Kahn, de ne pas être au fond, dans une posture idéologique et uniquement électoraliste et d'être un homme d'Etat responsable", a déclaré Eric Woerth sur Public Sénat.

"Le rapport du FMI - et le directeur général est Dominique Strauss-Kahn - a dit qu'il fallait toujours commencer une réforme des retraites par augmenter l'âge légal de la retraite. C'est ce qu'ont fait tous les autres pays. C'est ce que fait la France. Elle le fait de façon très raisonnable, croyez-moi", a poursuivi M. Woerth.

Des propos qui ne sont pas passés inaperçus.

Le FMI, une "institution au diapason des traditions libérales"
"On ne va pas feindre la surprise. Le FMI est une institution au diapason des traditions libérales", a déclaré M. Hamon, à propos du rapport de l'institution financière. "On ne peut pas imputer à Dominique Strauss-Kahn un rapport du FMI", a cependant ajouté M. Hamon.

Harlem Désir, numéro deux du PS, a ironisé sur le fait que M. Woerth et le gouvernement "cherchent à s'abriter" derrière les institutions internationales comme le FMI "pour justifier leurs méfaits" sur la réforme des retraites.

Ce que leur demandent les Français, ce n'est pas d'aller chercher une excuse au FMI, c'est de rouvrir une vraie négociation avec les syndicats", a ajouté le responsable de la coordination au PS.

"C'est un rapport d'un groupe d'économistes du FMI qui développe une position assez classique de cette institution, des positions libérales qui sont malheureusement généralement le lot des rapports de ces institutions internationales. Ce n'est pas une expression de Dominique Strauss-Kahn lui-même", a relativisé M. Désir.

Une atténuation en trompe l'oeil. En mai dernier, sur France 2, Dominique Strauss-Kahn s'était déclaré favorable à un ajustement de l'âge de la retraite en fonction de l'espérance de vie et de la pénibilité du travail, précisant qu'il n'avait pas "de dogme" de la retraite à 60 ans.

L'avis du FMI
Le FMI affirme dans son rapport qu'un recul de l'âge de la retraite est préférable à une baisse des pensions. "Une hausse de deux ans de l'âge légal de la retraite suffirait à stabiliser les dépenses pour les retraites exprimé en part du PIB à son niveau 2010 sur les deux prochaines décennies", écrit le département des Affaires budgétaires de l'Institution.

Cette hausse "est à peu près l'équivalent d'une réduction des prestations de 15% et produit des effets budgétaires semblables à un relèvement de deux points de pourcentage dans les cotisations". "Relever l'âge légal de la retraite doit être le point de départ de la réforme", souligne encore le rapport.

Le FMI a soutenu de nombreuses réformes des retraites qui prévoyaient cette mesure et salué la réforme proposée par la France visant à relever l'âge légal, "actuellement parmi les plus bas" du monde.

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