Macron veut supprimer les retraites chapeau
Les polémiques autour des retraites cheapeau se sont multipliées ces dernières semaines. Dernière en date, celle concernant Gérard Mestrallet, le PDG de GDF Suez. Selon une décision du conseil d'administration, il touchera une retraite chapeau qui lui assurera un revenu annuel de 831.641 euros à partir du printemps 2016, date à laquelle il quittera son poste. Par ailleurs, une plainte au pénal a été déposée par la CFE-CGC concernant la retraite chapeau versée à l'ancien PDG de France Télécom, Didier Lombard, qui touche, depuis 2011, un montant annuel de 346.715 euros.
Devant les députés, ce mardi, le ministre de l'Économie, Emmanuel Macron, a expliqué qu'il avait demandé avec le ministre des Finances Michel Sapin "qu'une mission de l'Inspection générale des finances soit faite pour que (...) nous puissions trouver une vraie solution pour supprimer les retraites chapeau et les remplacer par un régime de droit commun plus lisible pour tous les Français ".
L'État a toujours voté contre les retraites chapeau
Interrogé sur la retraite chapeau de l'ancien PDG de France Telecom, le ministre de l'Economie a ajouté que l'Etat avait systématiquement voté contre "toutes les rémunérations chapeau " dans les conseils d'administration dans lesquels il est présent, ainsi que dans les assemblées générales d'actionnaires.
Philippe Varin, ancien dirigeant de PSA Peugeot Citroën avait renoncé l'an dernier à bénéficier de sa retraite chapeau qui avait fait polémique au moment où le groupe automobile rencontrait de grandes difficultés.
Pour en savoir plus ►►►Ce qu'il faut savoir sur les retraites chapeau
Pas toutes les retraites visées
Au cabinet d'Emmanuel Macron, on explique qu'il n'est pas question de supprimer toutes les retraites chapeau. L'idée c'est de faire la part des choses entre les grands patrons qui bénéficient parfois de montants astronomiques et les autres.
Car les retraites chapeaux ne sont pas réservées uniquement aux dirigeants de grosses sociétés, c'est bien plus large. En fait, selon des chiffres de la Fédération des sociétés d'assurances datant de 2012, un million de salariés français en bénéficieraient. Avec dans la moitié des cas des montants raisonnables, inférieurs à 2000 euros par an. Ainsi, dans de nombreuses PME, ces retraites sont un bonus pour récompenser des cadres jugés méritants. Et là ça se défend, a dit mardi Emmanuel Macron à l'Assemblée.
Ce n'est donc pas à ce type de bonus que l'on veut s'attaquer, explique-t-on à Bercy, mais aux grosses retraites chapeaux qui choquent l'opinion. Celles supérieures à 300.000 euros par an, comme celle de Gérard Mestrallet le patron de GDF-Suez.
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