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Les socialistes ripostent après le discours de Nicolas Sarkozy à Toulon

Les lieutenants de François Hollande ont critiqué les annonces du chef de l’Etat Nicolas Sarkozy vendredi matin, au lendemain de son discours sur l’avenir de l’Europe à Toulon.
Article rédigé par Adrian Buffel
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
l'eurodéputé Vincent Peillon, le 9 novembre 2011 à Paris (AFP PHOTO PATRICK KOVARIK)

Les lieutenants de François Hollande ont critiqué les annonces du chef de l'Etat Nicolas Sarkozy vendredi matin, au lendemain de son discours sur l'avenir de l'Europe à Toulon.

C'est un feu de critiques à l'encontre du président de la République qu'ont lancé les lieutenants du candidat socialiste, François Hollande, vendredi matin. Au lendemain du discours de Toulon de Nicolas Sarkozy, le camp socialiste n'entend donc pas lui laisser la main.

Sur Canal +, le député européen Vincent Peillon, membre de l'équipe de campagne de François Hollande, s'est interrogé sur la "légitimité" de Nicolas Sarkozy pour engager la France dans la renégociation d'un traité européen qui peut être du "chaos rajouté au chaos".

"C'est quoi la renégociation d'un traité ? Cela résout la crise d'aujourd'hui ? Pas du tout, les Français l'ont vécue déjà par deux fois. Cela prend des mois, c'est extrêmement compliqué" et "ça nous engage pour des décennies !"

"Faire tout ça en trois mois dans l'acuité de la crise" ne va faire "qu'amplifier cette crise", a-t-il argumenté, mettant en garde contre le risque de "chaos rajouté au chaos".

Vincent Peillon sur Canal +

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"Mais où était-il ces dix dernières années ?"

Sur France Info, Michel Sapin, chargé du projet présidentiel de François Hollande, a critiqué le "discours d'amnésie" du "candidat de campagne" Nicolas Sarkozy destiné, selon l'élu socialiste, à "effacer" les "responsabilités" du chef de l'Etat.

"Toute la première partie de son discours, c'était 100 % UMP, 100 % candidat", avec "un parterre qui réagissait comme un automate lorsqu'il y avait des attaques habituelles, caricaturales, mensongères" sur les 35 heures ou la retraite à 60 ans.

"La situation d'aujourd'hui serait la faute à ce qui s'est passé il y a trente ans ?", s'est interrogé l'ancien ministre. "Mais où était-il ces dix dernières années ?".

"Le président de l'UMP d'aujourd'hui veut faire oublier le président de la République qu'il est et qui est responsable d'une bonne partie de la situation de la France", a argumenté l'élu de l'Indre.

Un "meeting électoral" selon Manuel Valls

De son côté, Manuel Valls, chargé de la communication de campagne de François Hollande, a vu vendredi une "provocation" dans l'annonce d'un sommet social par Nicolas Sarkozy, la veille à Toulon.

"Le président de la République ne respecte ni les institutions, ni l'opposition, ni les partenaires sociaux", a accusé le député-maire PS d'Evry sur France Inter. "Depuis trois ans, il n'y a plus de dialogue social", a-t-il dit. "Qui peut croire un seul instant qu'en pleine campagne électorale, ce candidat, Nicolas Sarkozy, peut être sincère dans cette relation avec les partenaires sociaux ?"

Le discours de Toulon, ce "retour sur les lieux du crime", était un "meeting électoral", a estimé M. Valls, qui a de nouveau dénoncé "un mélange des genres et des comptes publics" entre le candidat et le président.

"Les propositions ne répondent pas à la situation"

Sur Europe 1, Laurent Fabius a dressé un bilan critique de l'action du chef de l'Etat.

"Il y avait déjà eu un discours à Toulon il y a trois ans, avec des annonces fracassantes : le capitalisme financier allait être moralisé, les paradis fiscaux, c'était terminé, les rémunérations des dirigeants allaient être encadrées. Et rien ne s'est produit", a rappelé l'ancien Premier ministre socialiste.

"Là, je dirais que Toulon II, c'est supercherie II", a-t-il ajouté

"[Nicolas Sarkozy] ne s'est pas rendu compte qu'il était au pouvoir depuis plusieurs années. [...] Les propositions ne répondent pas à la situation. On a une situation d'urgence. Ce qu'il propose, c'est la modification des traités, qui prendra un temps énorme, et ne répond pas à la question du rôle de la Banque centrale", a-t-il aussi déploré.

Laurent Fabius sur Europe 1

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