Les "salles de shoot" divisent la majorité
Jean-Claude Gaudin, le maire de Marseille, a une confiance aveugle en Roselyne Bachelot. Alors, quand la ministre de la Santé propose que l’on expérimente les lieux où les toxicomanes pourraient venir s’injecter leur drogue, sous contrôle médical, Gaudin se porte candidat.
_ Le maire de Marseille estime en effet qu’il vaut peut-être mieux se droguer "à l’intérieur d’un lieu où il peut y avoir des médecins, où il peut y avoir un contrôle, que de laisser ces gens là sur les marches de la gare St Charles ou ailleurs (…) Moi ce qui m’importe c’est la santé des gens (…) Si ça pose des problèmes de sécurité ou autre, je le verrai avec M. le ministre de l’Intérieur", ajoutait-il.
C’est tout vu.
François Fillon a clos le débat dès hier soir. "La mise en place de ces centres de consommation de drogue n'est ni utile ni souhaitable en France", a tranché le Premier ministre (lire notre article), désavouant au passage sa ministre de la Santé.
Le président UMP du Sénat Gérard Larcher proposait pourtant de créer une mission d'information parlementaire sur le sujet.
Dans la foulée, volte-face de Jean-Claude Gaudin qui se range finalement à la position de Matignon. "Nous respectons bien évidemment la décision du Premier ministre et nous n’irons pas contre la volonté de Matignon", fait savoir l’adjoint au maire de Marseille en charge des problèmes de toxicomanie, Patrick Padovani. "En qualité de médecin, je pensais qu'il s'agissait d'un projet qui allait dans le sens de notre politique municipale de prévention. Maintenant, au niveau de l'Etat, je comprends que cela pose un certains nombre de difficultés", ajoute l’adjoint.
Plusieurs dizaines de villes, dans huit pays, essentiellement européens, ont installé des salles de shoot. En France, deux villes étaient candidates à cette expérimentation : Marseille et Epinal.
Gilles Halais, avec agences
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