: Vidéos Sarkozy, Juppé, Hollande : un automne meurtrier pour trois poids lourds de la politique
En seulement dix jours, deux présidents de la République et un Premier ministre ont dû se résigner à faire leurs adieux, battus ou contraints à partir.
Ils auront marqué de leur empreinte la vie politique de ces dernières décennies. Nicolas Sarkozy et Alain Juppé battus, François Hollande contraint à ne pas briguer un nouveau mandat : en seulement dix jours, deux présidents de la République et un Premier ministre ont dû se résigner à faire leurs adieux. Retour sur cet automne meurtrier dans les allées du pouvoir, à quelques mois de la présidentielle de 2017.
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20 novembre : désavoué par son propre camp, Nicolas Sarkozy se retire
Première victime de cette séquence politique inédite : Nicolas Sarkozy. Sorti dès le premier tour de la primaire de la droite, l'ancien chef de l'Etat prononce un émouvant discours d'adieu, lors d'une courte allocution devant ses soutiens. Même s'il n'annonce pas clairement son retrait de la vie politique, la tonalité de son verbe ne laisse guère de place au doute. "Il est temps pour moi d'aborder une vie avec plus de passions privées et moins de passions publiques", lâche-t-il, les yeux humides, improvisant la fin de sa courte déclaration.
Le désaveu, d'autant plus cruel qu'il lui est administré par les électeurs de son propre camp, signe la fin d'une carrière de plus de trente ans. Après avoir polarisé sur son nom, depuis les années 2000, les passions les plus antagonistes, Nicolas Sarkozy s'en va par la petite porte. Trop revancharde, sa tentative de retour aux affaires n'a pas su convaincre les électeurs.
27 novembre : battu, Alain Juppé voit s'envoler ses ambitions élyséennes
L'irrésistible vague François Fillon observée au premier tour de la primaire de la droite ne lui autorisait que peu d'espoirs. Sans surprise, Alain Juppé est écrasé par son rival au second tour, sur un score fleuve. Une claque pour celui que tout le monde considérait, depuis plus de deux ans et jusqu'à deux semaines avant l'échéance, comme le favori pour succéder à François Hollande. "J'ai donné quarante ans de ma vie au service de la France. Cela m'a apporté de grands bonheurs et quelques peines", déclare-t-il devant ses partisans, le soir de la défaite.
Retranché pour les années à venir dans sa mairie de Bordeaux, l'ancien Premier ministre vient de mener, à 71 ans, son dernier combat électoral. Cette ultime bataille perdue met un point définitif à un parcours fait de hauts et de bas dans le sillage de Jacques Chirac. Brutal clap de fin pour celui que l'ancien président considérait comme "le meilleur d'entre nous".
1er décembre : impopulaire, François Hollande jette l'éponge
Jusqu'au dernier moment, nul ne savait quelle serait la décision du chef de l'Etat. A 20 heures, François Hollande apparaît sur les écrans de télévision. Depuis l'Elysée, debout devant un fond bleu uni, il annonce, la voix nouée, qu'il ne sera pas candidat à l'élection présidentielle, expliquant ne pouvoir se "résoudre à la dispersion de la gauche et à son éclatement".
Pour la première fois dans l'histoire la Ve République, un président sortant renonce à briguer un second mandat. L'annonce vient sanctionner une impopularité record, traînée comme un boulet durant tout le quinquennat, et des résultats économiques trop fragiles et tardifs. En annonçant son départ prochain, François Hollande va devenir le simple spectateur d'une gauche qu'il a tant aimé façonner, à coups de synthèses et d'alliances équilibristes depuis la fin des années 1990. Si elle ne signe pas une mort politique définitive, cette mise en retrait est un tournant majeur pour la gauche. La fin d'une époque et, peut-être, le début d'une vaste recomposition.
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