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Les Républicains : le départ de Renaud Muselier, éconduit par Xavier Bertrand, résumé en quatre actes

Le président de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur a claqué mercredi la porte du parti de droite. La veille, Xavier Bertrand lui avait refusé le soutien qu'il venait de lui donner dans le cadre de la primaire interne.

Article rédigé par franceinfo avec AFP - Thibaud Le Meneec
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Publié Mis à jour
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Renaud Muselier, président de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur, à Paris, le 6 juillet 2021. (ALAIN JOCARD / AFP)

"C'est un moment important, mais je ne m'y retrouve pas", a lâché Renaud Muselier, mercredi 24 novembre. A une semaine du congrès du parti Les Républicains, le président de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur a annoncé sur LCI qu'il quittait LR, au lendemain du refus de son soutien à Xavier Bertrand par ce dernier.

Mécontent du positionnement par rapport à l'extrême droite des candidats à l'investiture en vue de l'élection présidentielle, l'élu local s'est dit "très malheureux" de quitter cette famille politique qu'il estime être "en grand danger". Retour en quatre actes sur ce départ qui agite la fin de campagne en vue du congrès LR.

Acte 1 : Muselier soutient Bertrand dans la course au congrès LR

Tout commence lorsque Renaud Muselier décide, mardi, d'annoncer qu'il soutient Xavier Bertrand pour devenir le candidat LR à l'élection présidentielle. "Je fais un choix personnel : soutenir Xavier Bertrand", qui "a l'expérience nécessaire" et "est un bon président de région", affirme le président de la région Paca dans les colonnes du Parisien (réservé aux abonnés).

Dans la même interview, celui qui avait bénéficié d'un front républicain pour conserver son siège aux élections régionales de juin 2021 tacle Eric Ciotti, autre prétendant à l'investiture LR. Selon Renaud Muselier, le député des Alpes-Maritimes a "du talent pour envoyer des signaux à l'extrême droite" et "il en est le faux-nez". L'ancien secrétaire d'Etat estime que "tous ceux qui font des clins d'œil à Eric Zemmour se trompent lourdement". D'ailleurs, "si Ciotti gagne le Congrès, j'irai directement chez Macron", prévient-il.

Acte 2 : Ciotti réplique à Muselier, Bertrand refuse son soutien

Attaqué par Renaud Muselier, Eric Ciotti lui répond dans la foulée. Le député des Alpes-Maritimes le qualifie de "petit télégraphiste de Macron" qui "apporte son soutien à Xavier Bertrand en [l']'attaquant (…) dans des termes orduriers et grossiers". "Est-ce que Xavier Bertrand accepte ce soutien et valide de telles attaques ?", demande Eric Ciotti, dans une interpellation directe de son rival via Twitter.

La réaction du président de la région Hauts-de-France ne se fait pas attendre : mardi dans l'après-midi, Xavier Bertrand refuse ce soutien. "Renaud Muselier a choisi de m'apporter son soutien, mais je ne peux en accepter les termes. Ses attaques contre Eric Ciotti sont inacceptables", déclare-t-il sur Twitter. "J'entends faire campagne avec tous les candidats, dont mon ami Eric Ciotti", ajoute-t-il.

Michel Barnier et Valérie Pécresse, autres candidats LR en vue du congrès, apportent également leur soutien à Eric Ciotti. Ils dénoncent des "attaques (…) ni dignes ni à la hauteur de la responsabilité collective de notre famille politique", alors qu'Eric Ciotti "apporte un refus de l'extrême droite".

Acte 3 : Muselier claque la porte des Républicains sur LCI

Après le refus de son soutien, Renaud Muselier explique mercredi sur LCI qu'il quitte Les Républicains, famille politique à la fondation de laquelle il avait participé avec l'UMP en 2002.

De nouveau, l'ex-chiraquien critique le positionnement d'Eric Ciotti. "La question est simple : quelle est notre porosité avec l'extrême droite ? La question n'est pas claire du tout", fustige-t-il, accusant le député des Alpes-Maritimes de "véhiculer les idées de Zemmour à l'intérieur de LR".

Acte 4 : Le Maire l'invite dans la majorité

Parti de LR, Renaud Muselier a-t-il l'intention de se rapprocher de la majorité ? Sur LCI, Renaud Muselier assure qu'il est "dans une logique de rupture, pas d'atterrissage". Mais quelques minutes après l'annonce de ce départ, Bruno Le Maire (lui même un ancien LR) tend la main au président de région, mardi matin sur franceinfo.

Le ministre de l'Economie lui souhaite la "bienvenue". "Sa place est dans cette majorité, comme beaucoup de personnes qui sont encore aux Républicains, qu'ils soient maires, députés ou simples citoyens, et qui dans le fond partagent nos convictions", ajoute-t-il. Une main tendue que l'intéressé n'a pour l'instant pas saisie.

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