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Présidentielle 2022 : "L'hypothétique candidature de monsieur Zemmour n'intéresse pas" Michel Barnier

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Article rédigé par franceinfo
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"Je voudrais que tous ces hommes et ces femmes qui ont des sensibilités différentes puissent se retrouver derrière un candidat sérieux", a plaidé l'ex-négociateur du Brexit, lui-même candidat à la présidentielle.   

"Notre famille politique gagne, et je pense qu'elle va gagner, quand elle ressemble à la France avec toutes ses sensibilités", a déclaré Michel Barnier, candidat à la primaire de la droite et du centre pour l'élection présidentielle, lundi 6 septembre sur franceinfo. L'ancien négociateur pour le Brexit n'a pas souhaité commenter le choix d'Éric Ciotti, lui aussi candidat, de voter pour le polémiste Éric Zemmour en cas de duel hypothétique avec Emmanuel Macron au second tour de la présidentielle. Dans cette famille politique, il y a toujours eu "des gens qui sont très à droite, d'autres qui le sont beaucoup moins", affirme-t-il.

franceinfo : Quand Éric Ciotti dit clairement qu'il choisit Éric Zemmour en cas d'une second tour avec Marine Le Pen, cela ne vous choque pas ?

Michel Barnier : On parle d'un chroniqueur, d'un journaliste polémiste qui n'est même pas candidat pour l'instant. Je ne suis pas devant vous ce matin pour commenter les commentaires et l'hypothétique candidature de monsieur Zemmour. Cela ne m'intéresse pas. Nous n'avons pas les mêmes idées, mais je ne vais pas passer mon temps à commenter l'agenda hypothétique et théorique des autres. C'est sa position. Je peux avoir des idées différentes. Dans cette famille politique à laquelle, d'ailleurs, Éric Ciotti a réaffirmé son attachement, il y a des gens qui sont très à droite, d'autres qui le sont beaucoup moins. Notre famille politique gagne, et je pense qu'elle va gagner, quand elle ressemble à la France avec toutes ses sensibilités.

Êtes-vous sur l'autre ligne que vous décrivez ?

Je suis dans une ligne de rassemblement. Je voudrais que tous ces hommes et ces femmes qui ont des sensibilités différentes puissent se retrouver derrière un candidat sérieux qui fait ce qu'il dit, qui fait attention à ce qu'il dit, qui a l'habitude ou la réputation, en tout cas, je l'ai depuis ma première élection en Savoie jusqu'au Brexit, d'attacher plus d'importance à faire qu'à commenter. Je pense que c'est de cela que les Français ont besoin aujourd’hui.

Croyez-vous à votre "remontada" alors que Valérie Pécresse et Xavier Bertrand semblent être devant vous dans les sondages ?

Je n'aime pas ce terme. D'ailleurs, l'histoire n'est pas très positive sur ce mot. Partout sur le terrain, dans toutes les régions où je me suis rendu, chez nos militants, les élus, je sens une attente pour quelqu'un qui fera ce qu'il dit, qui sera un président sérieux. Le président d'une France rassemblée, d'une France réconciliée. Cette campagne débute. Il faut du respect. Les Français que j'entends, ceux qui me font signe, ceux qui me soutiennent n'ont pas envie de ces duels annoncés entre tel ou tel chez les Républicains ou à côté des Républicains. Ils n'ont pas non plus envie de ce duel annoncé entre madame Le Pen et monsieur Macron. Je sens ce mouvement et je pense qu'il va s'amplifier et que je peux être, comme j'en ai l'ambition, l'intention, le candidat du rassemblement.

Valérie Pécresse, à deux jours du procès des attentats du 13 novembre, propose que tous les étrangers qui sont aujourd'hui fichés S en France pour radicalisation, soient expulsés. Vous reprenez cette proposition à votre compte ?

D'abord, laissez-moi dire un mot de solidarité à l'égard de toutes les familles, de tous ceux qui ont perdu la vie au moment du Bataclan, et depuis d'ailleurs ces attentats, près de 270 victimes. Il y a tellement de barbarie provoquée par le jihadisme ou par l'islamisme radical qu'il faut être intransigeant, totalement, dans cette bataille. Faut-il participer à une sorte de concours Lépine de toutes les idées nouvelles ? Ce que je sais, pour avoir été ministre des Affaires étrangères et pour avoir beaucoup suivi ces questions, c'est qu'il faut faire attention, car en ce moment en Afghanistan, il peut se créer à nouveau un sanctuaire du terrorisme international. L'arsenal dont nous disposons aujourd'hui est complet et ce dont il est question, c'est que les juges, les policiers, les services de renseignement extérieur et intérieur aient la capacité et les moyens d'agir. Par exemple, nous devrions être capables d'expulser toutes les personnes de notre territoire, qui diffusent des idées islamistes, d'une manière extrêmement rapide quand ils sont des étrangers. Il y a des faiblesses ou des failles qu'il faudra combler. Évitons la surenchère et donnons à nos services de sécurité, dans toutes leurs dimensions, les moyens de travailler.

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