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Maintien de l'ordre : "Gérald Darmanin a une tentation : devenir un agitateur", assure Aurélien Pradié

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Article rédigé par franceinfo
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Invité de franceinfo, le député LR du Lot, Aurélien Pradié estime que le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, fait "de la provocation en permanence". Il dénonce également les propos du ministre concernant les subventions publiques versées à la Ligue des droits de l'Homme.

"Gérald Darmanin a une tentation : c'est de devenir un agitateur", a assuré mardi 11 avril sur franceinfo le député Les Républicains (LR) du Lot Aurélien Pradié, alors qu'"un bon ministre de l'Intérieur, c'est quelqu'un qui apaise le pays". "Lorsqu'on est ministre de l'Intérieur, on n'est pas un agitateur, en campagne électorale. Lorsqu'on est ministre de l'Intérieur, on a une grande responsabilité qui est de calmer le pays, de l'apaiser", a-t-il martelé.

>> Gestion du maintien de l'ordre : ce qu'il faut retenir de l'audition de Gérald Darmanin devant la commission des lois de l'Assemblée

Gérald Darmanin était invité le mercredi 5 avril à s'expliquer devant les députés de la commission des lois sur l'usage de la force par les forces de l'ordre lors des manifestations contre la réforme des retraites et de Sainte-Soline (Deux-Sèvres). Une audition au cours de laquelle le ministre de l'Intérieur a réaffirmé son soutien aux forces de l'ordre malgré les nombreuses critiques formulées à gauche comme par la Défenseure des droits ou encore le Conseil de l'Europe. "Je le dis au ministre de l'Intérieur : votre responsabilité, ce n'est pas de vous faire remarquer", a répété l'ex-numéro 2 des Républicains. "Je n'aime pas cette manière qu'il a de faire de la provocation en permanence", a-t-il poursuivi, expliquant que l'agitation "est devenue une méthode politique".

Interrogé sur les propos de Gérald Darmanin et sa volonté de "regarder" les subventions publiques versées à la Ligue des droits de l'Homme (LDH), Aurélien Pradié considère que "ces subventions ne sont pas attribuées selon le bon vouloir de l'un ou de l'autre" et que leur attribution ne doit pas dépendre du "fait du prince". "Est-ce pour autant au ministre de l'Intérieur de dire qu'il va 'regarder' telle subvention à telle association ? La réponse est non, on est dans un Etat de droit", a poursuivi Aurélien Pradié. Si le député du Lot reconnaît qu'il "partage des questions avec Gérald Darmanin", s'inquiétant notamment des "dérives de la Ligue des droits de l'Homme auxquelles [il] ne veut pas [s']habituer parce qu'elles sont graves", il a insisté sur le fait que "ce n'est pas au ministre de l'Intérieur, comme ça, sur un coin de table, de prendre la décision" d'accorder ou non les subventions, voyant là une forme de "démocratie dégradée".

La LDH a déployé ces dernières semaines des observateurs citoyens lors de manifestations pour, notamment, documenter le dispositif de maintien de l'ordre, comme c'était le cas à Sainte-Soline, le 25 mars. Gérald Darmanin a fait valoir que "le tribunal de Poitiers lui-même n'[avait] pas reconnu le statut d'observateur à la LDH" à Sainte-Soline, que l'association avait "attaqué l'arrêté de la préfète qui empêchait le transport d'armes" et avait "appelé à manifester malgré l'interdiction".

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