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"Lourdingue", "insistant" : au sein des Républicains, certains décrivent un comportement inapproprié de la part de Damien Abad

Dans l'ancien parti du nouveau ministre des Solidarités Damien Abad, accusés de viols par deux femmes, le comportement parfois inapproprié de celui qui était patron des députés était connu par beaucoup depuis quelques années.

Article rédigé par franceinfo - Victoria Koussa
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Damien Abad, le 16 juillet 2020, dans la salle des quatre colonnes pendant la séance des questions au gouvernement à l'Assemblée nationale. (ALEXIS SCIARD  / MAXPPP)

"Un homme innocent doit-il démissionner ? Je ne crois pas". Le nouveau ministre des Solidarités Damien Abad s'est défendu lundi 23 mai, après les accusations de viols par deux femmes dans Médiapart, pour des faits présumés remontant à 2010 et 2011.

>> Ce que l'on sait des accusations de viol visant Damien Abad, le nouveau ministre des Solidarités

Le transfuge de LR reste pour le moment soutenu par la majorité présidentielle. Mais selon les informations de franceinfo, le nouveau ministre s'était préparé à ces révélations. À en croire un ténor de la droite, Damien Abad a même hésité à rejoindre le gouvernement à cause de ça, "mais l'envie du poste l'a emporté, dit-il. C'est évident que ça allait sortir". Selon ce ténor de la droite, il s'agit d'une "erreur de Macron de l'avoir nommé."

Selon nos informations, l'information tournait déjà, quelques jours avant sa nomination au gouvernement, dans des boucles Whatsapp d'attachés parlementaires. Damien Abad lui-même n'est pas surpris : "Cette plainte ressurgit à chaque moment politique clef de ma vie", témoigne l'ex LR au Figaro.

Les LR au courant de ces accusations de viol ? 

D'après une parlementaire, "le bruit circulait" avant l'élection de Damien Abad à la tête du groupe LR à l'Assemblée nationale, en 2017, au moment où l'une des deux victimes présumées a porté plainte. Il s'agissait de "bruits de couloir", assure cette même parlementaire à franceinfo. Pour justifier leur silence, beaucoup évoquent le manque d'éléments. "Nous n'avons pas accès aux plaintes, qu'est-ce que vous voulez qu'on fasse ?", se défend un député Les Républicains. 


De son côté, le patron du parti Christian Jacob assure avoir confronté Damien Abad il y a cinq ans : "Il m'avait répondu que tout était faux", dit-il à nos confrères du Point.

"Gros lourd", "lourdingue"...

C'est aussi le comportement du nouveau ministre que dénoncent certains membres des Républicains, avec souvent les mêmes termes pour le qualifier : "Gros lourd", "lourdingue" avec les femmes. Les mots proviennent d'anciens collègues à l'Assemblée, de figures de son ancien parti, de ses détracteurs et même de certains de ses proches. 

Tous ceux que nous avons contactés affirment avoir été témoins ou avoir entendu parler du comportement insistant de l'ancien chef de file LR à l'Assemblée. "Insistant", voire "déplacé", d'après un jeune député qui raconte un dîner dans un bureau de l'Assemblée nationale. Ce soir-là, Damien Abad, éméché, insulte une collaboratrice, selon ses dires. "C'était vulgaire, gras et assez dégueulasse", assure le parlementaire qui évoque aussi des messages répétitifs envoyés à des militantes pour aller boire un verre. 

Les membres des Républicains, après ces révélations, n'hésitent pas enfoncer le clou contre celui qui a rejoint la majorité. 

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