Limogeage du préfet du Rhône : l'opposition de droite dénonce la décision du gouvernement
Les réactions politiques se succèdent mercredi après le limogeage du préfet du Rhône. La droite et l'extrême-droite estiment que le représentant de l'État a servi de bouc-émissaire.
Le préfet du Rhône, Henri-Michel Comet, a été remplacé mercredi 11 octobre par l'actuel préfet de la région Paca, Stéphane Bouillon.
Cette décision fait suite à la découverte de dysfonctionnements au sein de la préfecture du Rhône qui ont conduit à la remise en liberté de l'auteur de l'attentat de la gare Saint-Charles à Marseille. Elle suscite de nombreuses réactions dans la classe politique. C’est l’opposition de droite, surtout, qui s'insurge contre cette décision et dénonce les méthodes du gouvernement.
"Limoger ne résoud pas les dysfonctionnements"
Du président de la région Auvergne-Rhône-Alpes, Laurent Wauquiez, à celui du groupe Les Républicains au Sénat, Bruno Retailleau, les ténors du parti LR sont montés au créneau. Selon eux, le préfet du Rhône est un bouc émissaire. "Ce n'est pas en limogeant monsieur Comet que demain on évitera que ça se reproduise", affirme Éric Ciotti, député des Alpes-Maritimes. "Que révèle la situation à Lyon ? Qu'il manque cruellement de places dans des centres de rétention administrative", poursuit-il.
Que fait monsieur Collomb pour que ça ne se reproduise pas ? Pour l'instant, il ne fait rien.
Eric Ciotti, député Les Républicains des Alpes-Maritimesà franceinfo
Les députés La République en marche contre-attaquent pour défendre le gouvernement. "Un préfet est responsable. Effectivement, il n'a peut être pas la responsabilité du nombre de places, mais ne mettons pas les responsabilités là où elles ne sont pas", maintient Bruno Bonnel, député LREM du Rhône. "Il a la responsabilité de ses équipes et des dysfonctionnements sont apparus. (...) Nous espérons que ces dysfonctionnements disparaîtront."
"Un rapport brutal" du chef de l'État
Si la droite a dans le viseur le ministre de l'Intérieur, le Front national préfère, lui, cibler le président de la République et sa manière de gérer les corps d'État. "Il a un rapport brutal avec les hiérarchies qui dépendent de lui, que ce soit dans le monde de la Défense ou dans le corps préfectoral", déplore le député FN du Nord, Sébastien Chenu. "Cette brutalité ne peut pas masquer l'incompétence derrière, qui est celle du gouvernement." Procès en autoritarisme rejeté en bloc par les députés de la majorité : "Un chef de l'État, c'est un chef", assène l'un deux.
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