Les députés UMP veulent interdire le voile intégral en public
Si le projet de loi annoncé par le groupe UMP de l'Assemblée nationale passe, il sera donc interdit en France de se balader tout nu, ou tout voilé. La loi, à priori, devrait laisser au citoyen la libre appréciation de ce qu'il peut y avoir entre les deux.
Ce projet, qui sera déposé en janvier, vise à interdire le port du voile intégral dans tous les espaces publics, pas seulement dans les édifices donc, mais aussi dans la rue. Il vise le port de la burqa, ou du niqab, ces tenues arborées par certaines femmes musulmanes, et qui recouvrent entièrement le corps, à l'exception des yeux, quand ils ne sont pas dissimulés derrière un grillage de tissus.
L'annonce faite tambour battant ce matin par Jean-François Copé, le patron des députés UMP, n'est pas du goût de tous. A droite comme à gauche, certains sont tentés de voir le maire de Meaux comme un éléphant dans un magasin de porcelaine. Ainsi, le président de l'Assemblée nationale, Bernard Accoyer (UMP) s'est agacé d'une démarche “prématurée”, insistant sur le nécessité d'un “large consensus”.
_ Après la flambée de polémique sur ce thème l'été dernier, une mission parlementaire a été désignée. Elle a terminé ses auditions cette semaine, mais Jean-François Copé et son groupe prévoient de déposer leur texte avant qu'elle ne remette ses conclusions. Pour l'instant, le seul chiffre disponible concernant les burqas et autres niqabs est diffusé par la police. Il fait état de moins de 400 femmes qui en porteraient en France.
Le gouvernement lui-même préfère rester prudent face à une question de société délicate : d'un côté, la protection et le respect des femmes, de l'autre, un risque d'atteinte aux libertés fondamentales. Le Premier ministre, François Fillon, tout en déclarant que la burqa n'était “pas la bienvenue” en France, veut attendre les conclusions des parlementaires. Seul le ministre de l'Immigration, Eric Besson, s'est prononcé pour une interdiction totale.
_ Il est rejoint par certaines personnalités de gauche, comme Manuel Valls ou Aurélie Filippetti. D'autres au contraire, comme Laurent Fabius, souhaitent la limiter aux services publics.
Grégoire Lecalot, avec agences
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