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Législatives : à Pau, François Bayrou joue son va-tout sur son ancrage local

Opposé à des candidats UMP et PS, François Bayrou joue son va-tout dans la deuxième circonscription des Pyrénées-Atlantiques, à Pau, où il est élu depuis 1986. Pour sauver son siège, le centriste mise sur son ancrage local.
Article rédigé par Sébastien Tronche
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
François Bayrou va de mairie en mairie pour assurer sa réélection. (PIERRE ANDRIEU / AFP)

Opposé à des candidats UMP et PS, François Bayrou joue son va-tout dans la deuxième circonscription des Pyrénées-Atlantiques, à Pau, où il est élu depuis 1986. Pour sauver son siège, le centriste mise sur son ancrage local.

Comment François Bayrou peut-il rebondir après son mauvais score à l'élection présidentielle, alors qu'il est assiégé par des candidatures UMP et PS dans la deuxième circonscription des Pyrénées-Atlantiques ? En jouant son va-tout sur son ancrage local, à Pau, où il est élu depuis 1986, et en allant de mairie en mairie pour sauver son siège, tablant sur ses origines locales et son "authenticité".

Le choix des électeurs sera "personnel", martèle le président du MoDem, qui a demandé à ce que désormais les quelque 400 candidats de son mouvement soient étiquetés "Centre pour la France".

Bayrou : "Ce sont mes racines"

"Ils savent qui je suis. Les électeurs savent que je n'ai jamais quitté le pays et que je ne le quitterai jamais", ajoute-t-il, rappelant qu'il ne manque jamais de "parler béarnais". Et de détailler : "Je fais toutes les mairies. Je rencontre les maires dans leurs communes (...). Avant Idron, j'étais à Sendets, où mon arrière-grand-père était maire. Ce sont mes racines".

Si l'on en croit les résultats des derniers scrutins, François Bayrou, 60 ans, n'aura pas la tâche facile dans la circonscription de ses origines, où six des sept cantons sont détenus par des conseillers généraux de gauche.

Mesure de rétorsion

Arrivé cinquième au niveau national, François Bayrou, dans son propre fief, n'a pas dépassé le troisième rang au premier tour de la présidentielle, avec 19,86% des suffrages, derrière Nicolas Sarkozy (21,49%) et François Hollande (29,82%).

Il a en outre face à lui des adversaires qui tablent sur le "renouvellement", comme Eric Saubatte, un cadre de 41 ans investi contre lui par l'UMP en mesure de rétorsion après son vote pour François Hollande.

Eric Saubatte, qui rêve de faire trébucher le centriste, se présente pour la première fois et assure à l'AFP que "les électeurs ont besoin de têtes nouvelles, d'un vent de fraîcheur, de candidats disponibles, innovants. Ce qu'a été François Bayrou... il y a 26 ans". Le candidat UMP estime que "l'électorat ne lui pardonnera pas sa prise de position, fût-elle personnelle, pour François Hollande".

Bayrou "obnubilé par son destin national"

Nathalie Chabanne, inspectrice des finances âgée de 39 ans, que certains au PS auraient en revanche souhaité voir renoncer par courtoisie pour François Bayrou après l'annonce de son vote, prône, elle aussi, "le renouvellement générationnel".

Le député sortant a fichu "le bazar à la maison", affirme pour sa part le journaliste Hervé Bruyère, rédacteur en chef adjoint de La République des Pyrénées, estimant que François Bayrou est "obnubilé par son destin national".

"Il a dévissé parce qu'il est perçu comme un mec d'ici qui n'est là que de temps en temps", juge-t-il encore, en rappelant que la "chute" a commencé lors de sa candidature infructueuse à la mairie de Pau, en 2008.

Suppléante de centre-droit

Pour parer à l'adversité, Bayrou a aussi choisi un suppléant de centre droit, Jean-Paul Mattéi, un notaire de 53 ans, maire du village de Ger.

"Cela semble un élément apaisant après le vote pour Hollande", commente Hubert Bruyère, pour lequel "le résultat des législatives permettra de savoir si l'électeur suit toujours François Bayrou ou s'il est déboussolé par ses prises de positions. C'est la grande inconnue du scrutin", résume le journaliste.

"Courage", "authenticité" et "sincérité"

"J'ai face à moi deux appareils de partis. Je suis persuadé que les électeurs ne veulent pas de candidats dont le seul rôle est d'appliquer le parti", assure pour sa part François Bayrou, persuadé que les votants retiendront son "courage", son "authenticité" et sa "sincérité".

Au-delà de sa circonscription, le leader centriste entend constituer un groupe à l'Assemblée nationale (15 députés contre trois sortants).

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