Le président du MoDem François Bayrou s'est dit lundi favorable à un "rassemblement" au centre mais à ses conditions
"J'ai répondu depuis le début que je suis ouvert et positif en face de tous ceux qui auront l'intention ou qui affirmeront la volonté de proposer une autre voie au pays que celle qui est suivie aujourd'hui", a-t-il déclaré, en réponse à la proposition de l'ex-Premier ministre Dominique de Villepin, mais en lui posant un préalable.
" Seulement, il est très difficile de faire ça et de rester adhérent à l'UMP", a ajouté M. Bayrou, soulignant que Dominique de Villepin avait "spectaculairement renouvelé" son adhésion au parti présidentiel cet été.
"La réponse est donc: il faut le faire mais il ne faut pas se contenter d'en parler, il faut sauter le pas et c'est plus difficile de sauter le pas que simplement de faire des déclarations", a-t-il dit. A l'Assemblée nationale, Nicolas Dupont-Aignan, président de Debout la République "est déjà aux non inscrits avec moi", a-t-il souligné.
Vendredi, lors d'un déplacement à Saumur (Maine-et-Loire), M. de Villepin avait réaffirmé sa volonté de construire, avec son mouvement République solidaire, "un rassemblement le plus large possible" autour des valeurs centristes et démocrates chrétiennes.
Villepin fait entendre sa voix
Le fondateur et président de "République Solidaires" (RS) a continué de marquer sa différence lundi sur Canal Plus en soulignant que le projet de réforme pouvait être "amélioré" en prenant en compte "l'exigence de justice". "Nous avons le choix entre une réforme comptable, politique et une réforme pour tous les Français".
S'il se dit en accord avec le recul de 60 à 62 ans de l'âge légal de la retraite, M. de Villepin s'oppose en revanche à celui de 65 à 67 ans pour une retraite à taux plein. "Il faut aller plus loin en matière de justice sociale et revenir sur le report à 67 ans de la retraite à taux plein" a-t-il déclaré ajoutant que "C'est une réforme qui se fait à l'avantage des plus riches".
Mercredi jour des manifestations, la députée du Val-de-Marne et porte-parole de RS Marie-Anne Montchamp redoutant que "Les Français éprouvant un sentiment d'injustice (...) ils se détournent du système par répartition", prévenait "Aujourd'hui, je ne sais pas si je signerai le texte. Tout dépendra des amendements votés". "Il faut 15 députés pour faire un groupe. Nous sommes douze villepinistes ou associés à avoir cosignés des amendements. C'est un signe." avertissait-elle par ailleurs.
Lundi, elle est allée plus loin estimant que la constitution d'un groupe de députés "républicains sociaux", indépendants de l'UMP à l'Assemblée, "allait dans le sens de l'histoire". "L'option droitière retenue par l'UMP nous amène à prendre position dans le sens de plus de justice sociale", a-t-elle poursuivi, en citant les débats d'actualité: retraites, puis budgets et dépendance.
"La question numérique n'est pas un problème", a-t-elle encore avancé annonçant que 13 "députés sûrs" s'étaient ralliés à cette cause.
Dupont-Aignan: "Le choix n'est en vérité plus entre la droite et la gauche"
Dimanche, lors du discours de clôture de l'université d'été de son mouvement "Debout la République" (DLR), à Dourdan (Essonne), Nicolas Dupont-Aignan n'a pas mâché ses mots à l'égard de la majorité. "L'UMPS, c'est l'Union pour le Maintien Perpétuel du Système", a-t-il ironisé, n'hésitant pas à reprendre la formule "UMPS" habituellement utilisée par le Front national (FN). "Pourquoi leur laisser? Ils n'ont pas le monopole de la dénonciation du système pourri", a-t-il expliqué aux journalistes.
"Le choix n'est en vérité plus entre la droite et la gauche, il est entre une nation libre, un peuple qui dispose de lui-même, et une mondialisation inhumaine qui détruit tout, pervertit tout, car elle achète tout", a lancé à ses partisans celui qui a quitté l'UMP en 2007 et le PS qui "ne proposent aucune remise en cause radicale du système", notamment dans le domaine économique, "parce qu'ils en vivent depuis 20 ans".
Empêché de concourir à la dernière présidentielle faute d'obtenir les 500 parrainages d'élus nécessaires, M. Dupont-Aignan a réaffirmé dimanche ses ambitions pour celle de 2012, promettant "cinq référendums" s'il était élu, notamment pour sortir la France de la zone euro.
Dimanche sur son compe twitter, M. Dupont-Aignan a annoncé qu'il participerait lundi soir à une réunion publique organisée par le journal Marianne sur le thème: " Face à Nicolas Sarkozy, quel front républicain?", aux côtés notamment de Cécile Duflot, Jean-Luc Mélenchon, Pierre Moscovivi, Manuel Valls.
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