Le président du Modem a critiqué la décision de Claude Guéant de se présenter aux législatives
Le président du MoDem, François Bayrou, a dénoncé vendredi 30 décembre le "parachutage" de Claude Guéant. Le ministre de l'intérieur a fait savoir jeudi qu'il serait candidat aux élections législatives de 2012 à Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine).
François Bayrou voit d'un mauvais oeil la candidature de Claude Guéant aux législatives de 2012. Le centriste, candidat du MoDem à l'élection présidentielle a déclaré être "opposé aux parachutages" vendredi, au micro d'RTL.
Claude Guéant, 66 ans, a fait l'essentiel de sa carrière dans le corps préfectoral avant d'accompagner Nicolas Sarkozy dans différents cabinets ministériel et de devenir secrétaire général de l'Elysée en 2007. Il briguera le siège du député UMP Pierre-Christophe Baguet, qui assure avoir décidé de son propre chef de renoncer à se faire réélire à l'Assemblée nationale.
Pour François Bayrou, "la stratégie de ces partis provisoirement dominants qui profitent de leur puissance supposée pour aller parachuter des candidats qui n'ont aucun lien avec le terrain qu'ils représenteront (...), ce n'est pas ce qu'il faut faire".
"Je pense que la démocratie française mérite mieux", a ajouté le président du MoDem. "Elle mérite qu'il y ait une vraie implantation des futurs élus auprès de ceux de leurs concitoyens qu'ils représenteront."
François Bayrou, RTL 30 décembre 2011
Dans un communiqué diffusé jeudi, le ministre de l'Intérieur assure que Boulogne-Billancourt est la ville où il a vécu le plus longtemps en tant qu'adulte. Claude Guéant rappelle qu'il y a vécu cinq ans lorsqu'il était secrétaire général de la préfecture des Hauts-de-Seine, département d'Ile-de-France qui a également été le fief électoral de Nicolas Sarkozy.
Réactions en cascade
André Vallini, sénateur PS, chargé des questions de justice dans l'équipe de campagne de François Hollande : "M. Guéant se décide à affronter le suffrage universel, c'est plutôt une bonne chose. Le schéma traditionnel c'est plutôt de faire le contraire, c'est-à-dire on commence par être élu au niveau local puis on devient parlementaire et enfin on entre au gouvernement. M. Guéant lui est entré au gouvernement, il décide maintenant d'avoir un ancrage électoral, pourquoi pas!" "Je dis que cette circonscription est acquise à la droite, qu'il ne prend aucun risque à se présenter à Boulogne. On nous dit que M. Baguet va se consacrer à sa mairie, on verra dans les semaines ou les mois qui viennent si on ne confie pas à M. Baguet quelque chose d'autre, une mission ou une présidence quelconque, M. Sarkozy nous a habitués à ce genre de choses. En tout cas (...) cette phrase me revient à l'esprit qui dit qu'+à vaincre sans péril, on triomphe sans gloire+" (sur Europe 1)
Patrick Balkany, député-maire UMP de Levallois-Perret (Hauts-de-Seine), proche de Nicolas Sarkozy : "Qu'il (Claude Guéant) souhaite venir dans les Hauts-de-Seine me paraît tout à fait justifié car il a été, il y a déjà longtemps c'est vrai, mais il a été un grand secrétaire général de la préfecture des Hauts-de-Seine". N'est-ce pas un cadeau pour les services rendus à Nicolas Sarkozy ? "Vous savez en matière d'élection il n'y a jamais de cadeau on n'est jamais le seul candidat et il faut toujours se faire élire". Pour M. Balkany, ce n'est pas non plus une manière de penser à l'après-2012 et à une éventuelle défaite de Nicolas Sarkozy, "au contraire", "c'est que Claude Guéant a envie de continuer une carrière politique et sans doute le président a-t-il envie" aussi. "Quand on forme un gouvernement en général on le forme avec des élus" (sur France Info)
Bruno Julliard (PS), chargé de l'éducation dans l'équipe de campagne de François Hollande : "Honnêtement, je trouve plutôt sain qu'un ministre de la République, qui n'a jamais été élu, souhaite affronter le suffrage universel. Il se trouve que l'UMP a décidé que ce serait dans les Hauts-de-Seine, c'est une affaire qui concerne l'UMP. C'est à l'UMP de décider si elle parachute ou pas Claude Guéant et dans quel département. Sur le principe qu'il soit candidat, je ne vois pas où est le problème" (sur Radio Classique/Public Sénat)
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