Le plan banlieue, enfin du concret
Et voici enfin le plan "Espoir banlieues". Dévoilé le 8 février par Nicolas Sarkozy, à l'issue d'un Comité interministériel, on attendait depuis les modalités concrètes de mise en place... Jusqu'à aujourd'hui, donc.
C'est François Fillon qui a dévoilé, de Meaux, les détails du plan. Le Premier ministre a d'abord expliqué que le dispositif serait financé par “redéploiement”. En clair, aucun budget supplémentaire ne sera dégagé ; il faudra compter avec les économies réalisées dans les ministères, hormis 520 millions d'euros affectés au désenclavement des quartiers.
_ Ce qui n'empêche pas la secrétaire d'Etat à la Ville, Fadela Amara, d'être persuadée qu'un milliard d'euros en trois ans sera consacré au plan. François Fillon, pour sa part, s'est borné à renvoyer au chiffrage donné en février dernier par le président de la République : 500 millions prélevés sur l'enveloppe transports du Grenelle de l'Environnement.
215 quartiers bénéficieront du plan. Il s'agira d'abord de les désenclaver. Et cela passe évidemment par les transports. Trois projets vont voir le jour en Ile-de-France : le tramway T4 vers Clichy-sous-Bois et Montfermeil, la tangentielle Nord, le tram-train Massy-Evry. Ces projets bénéficieront de 220 millions, dans le cadre d'un accord Etat-région.
_ Il a aussi été décidé de lancer un appel à projet doté de 260 millions pour désenclaver les 152 quartiers prioritaires hors Ile-de-France.
L'emploi, ensuite. Le plan "Espoir-Banlieues" table aussi sur 45.000 jeunes ayant un emploi dans les trois ans, avec la signature en juillet des premiers "contrats d'autonomie" entre des jeunes et 35 opérateurs retenus par appel d'offres.
Le gouvernement met aussi en œuvre une aide technique et financière qui vise à soutenir 20.000 nouveaux entrepreneurs dans les trois ans.
Dernier aspect du volet emploi, les "écoles de la 2e chance" pourront collecter la taxe d'apprentissage grâce à une nouvelle disposition législative.
La sécurité, enfin. 4.000 policiers supplémentaires et une centaines d'"unités territoriales de quartiers" seront déployés sur le terrain.
Un prochain Conseil interministériel se tiendra cet automne, pour faire le point sur l'avancement du projet.
Les réactions ne sont pas unanimement enthousiastes : SOS Racisme estime que le plan "n'est pas à la hauteur". Même déception dans certaines associations de terrain.
Ecouter également (ci-dessous) l'interview de Claude Bartolone, ancien ministre (PS) de la Ville, par Olivier de Lagarde.
Guillaume Gaven avec agences
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