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Le ministre du Travail a annoncé mardi qu'il allait quitter ses fonctions de trésorier de l'UMP

Conformément à ce que lui avait suggéré le chef de l'Etat lundi soir sur France 2, M. Woerth s'est résolu à renoncer au poste qu'il occupait depuis 2002.Cette démission sonne comme un aveu si ce n'est d'un conflit d'intérêt, tout au moins d'une confusion des genres, peu compatible avec la "République irréprochable" promis en 2007 par le Président.
Article rédigé par Catherine Rougerie
France Télévisions
Publié
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Le ministre du Travail, Eric Woerth, le 12 juillet 2010 (AFP - Frédéric Florin)

Conformément à ce que lui avait suggéré le chef de l'Etat lundi soir sur France 2, M. Woerth s'est résolu à renoncer au poste qu'il occupait depuis 2002.

Cette démission sonne comme un aveu si ce n'est d'un conflit d'intérêt, tout au moins d'une confusion des genres, peu compatible avec la "République irréprochable" promis en 2007 par le Président.

"Oui, je vais le faire. Donc je vais regarder le calendrier pour le faire. Je vais voir tout cela. Je vais le faire bien sûr", a déclaré M. Woerth.

Dans un entretien à paraître dans le figaro.fr et dans le Figaro daté de mercredi, le ministre précise que cette démission prendra effet "le 30 juillet, car il faut nommer un successeur et préparer la transition".

Il aura tout de même fallu attendre plus de trois semaines pour que le ministre, pressé de toutes parts, y compris par des personnalités de son propre camp, se rende à l'évidence.

A l'instar des anciens premiers ministres Alain Juppé ou Dominique de Villepin, beaucoup se prononçaient y compris dans la majorité pour une nécessaire clarification et la fin du cumul.

Seul le porte-parole de l'UMP, Frédéric Lefebvre, soutenait encore lundi matin, qu'une démission d'Eric Woerth de ses fonctions de trésorier n'était pas à l'ordre du jour.

Nicolas Sarkozy en a jugé autrement, quelques heures plus tard.

Pour pouvoir exercer leurs fonctions, les hommes politiques doivent être au-dessus de tout soupçon, ne pas être en situation d'être suspectés du moindre conflit d'intérêt.

En clair, ils doivent être insoupçonnés et insoupçonnables.

C'est la contrepartie du pouvoir que leur confère le suffrage universel et ce sur quoi, repose la confiance de ceux qui les ont élus.

Or la situation d'Eric Woerth, en même temps ministre du Budget et trésorier du parti majoritaire alors que son épouse travaillait pour la gestion de fortune d'un des plus gros contribuables soupçonné d"évasion fiscale, posait problème. Le conflit d'intérêts était alors patent.

Devenu ministre du Travail, la situation, bien que moins baroque, demeurait intenable pour celui chargé de conduire la réforme phare de la seconde partie du quinquennat de Nicolas Sarkozy.

L'émoi d'Eric Woerth et le soutien sans faille du Président louant un homme "honnête et compétent" qui a subi "la calomnie et le mensonge avec une dignité qui fait honneur à la classe politique" n'ont rien changé à l'affaire. Les faits sont têtus.

L'annonce de l'abandon de sa double casquette par le ministre et celle de la création d'une commission multipartite sur les conflits d'intérêts par Nicolas Sarkozy, clôt une séquence devenue intenable pour le gouvernement.

Pas sûr, pour autant, que les effets du tumulte ne se traduisent dans les urnes lors des prochains scrutins.

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