Le FN au Sénat : une victoire "historique", "mécanique" et "triste"

Cette nouvelle physionomie inédite était attendue. Ce dimanche, au terme du renouvellement de la moitié des sièges du Sénat, le Front national a fait son entrée dans la Haute assemblée (qui bascule par la même occasion à droite, après seulement trois années à gauche). Les frontistes Stéphane Ravier (Bouches-du-Rhône) et David Rachline (Var) emportent ainsi deux sièges pour la première fois. "Nous l’avons fait ", a déclaré Stéphane Ravier, "c’est la démonstration que le FN est aussi capable de rassembler au-delà de ce que l’on imaginait ". Marine Le Pen s'est quant à elle félicité : "C'est une grande victoire pour le FN, une victoire absolument historique ".

"Il n'y a ni bérézina, ni vague bleue" (Didier Guillaume, sénateur PS réélu et président groupe socialiste)

Sur France Info, le sénateur PS David Assouline a estimé que cette entrée au Sénat était "triste pour la République ". Sans aller aussi loin, l’ancien président UMP du Sénat, Gérard Larcher a répondu que l’arrivée du FN dans la Haute assemblée était avant tout "mécanique ". Revenant sur les dernières municipales de Marseille, il a également taclé Patrick Mennucci en estimant que ce siège remporté par Stéphane Ravier était une "conséquence de la décision du député PS de ne pas avoir retiré ses listes au deuxième tour ", en mars dernier. La sénatrice communiste Eliane Assassi "regrette "quant à elle la victoire de ces deux sénateurs FN.

Cela fait toujours mal de voir le #FN faire son entrée là où il n'était pas. Mais il est normal qu'un parti qui a des électeurs ait des élus

— François de Rugy (@FdeRugy) September 28, 2014

Tout au long de la soirée, la gauche a estimé avoir échappé à la "bérézina " annoncée. "Le résultat de ce soir est loin des espoirs de la droite affichés depuis plusieurs semaines ", a estimé sur France Info David Assouline, qui ne voyait pas de "majorité stable et nette " de la droite. Le secrétaire général de l’UMP, Luc Chatel s’est au contraire réjoui d’une "défaite cinglante pour François Hollande ", d'"un nouveau vote sanction pour le gouvernement ". Le politologue Pascal Perrineau analyse les résultats ainsi : "La droite aura la majorité mais la gauche limite un peu les dégâts grâce au changement du mode de scrutin ".

"Le basculement du Sénat à droite témoigne une nouvelle fois du rejet de la politique de François Hollande" (François Fillon)

Du côté des centristes, "on observe une forte progression du groupe UDi-centre ", a confié la sénatrice UDI Chantal Jouanno. Son collègue à l’Assemblée national François Sauvadet note quant à lui que ce nouveau Sénat "pourra faire entendre la voix des élus locaux auprès d'un gouvernement sourd et aveugle à tout ce qui n'est pas socialiste ".

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