Le député Christian Vanneste exclu de l'UMP après ses propos sur la déportation des homosexuels

Mercredi 15 février, Christian Vanneste a été exclu de l'UMP à la suite de sa déclaration niant la déportation des homosexuels. Le député de la X ème circonscription du Nord est un habitué des propos homophobes.

Le bureau politique de l'UMP a examiné pendant longtemps, ce matin, le cas de Christian Vanneste. Hier, le député UMP a nié que des homosexuels français aient été déportés durant la seconde guerre mondiale.

Exclusion en cours

La déclaration de trop pour le député du Nord qui depuis plusieurs années multiplient les déclarations considérées comme homophobes.

Il va être exclu de l'UMP. Un vote du bureau politique la semaine prochaine devrait confirmer la décision. Son investiture aux législatives lui a été d'ores et déjà retirée.

Réactions politiques

"Le petit sourire qui ne quitte pas son visage est éloquent: tout ceci n'est qu'une tentative pathétique pour exister médiatiquement", réagit Salima Saa, secrétaire national de l'UMP.

Même Thierry Mariani, co-fondateur de la Droite populaire, courant au sein de l'UMP dont M. Vanneste est compagnon de route, s'est désolidarisé ce matin. "S'en prendre de manière régulière et outrancière, aux homosexuels est injustifiable et incompatible avec les valeurs de notre famille politique", écrit le ministre des transports.

De son côté, le pari socialiste a réagi par la voix de Najat Vallaud-Belkacem. "Très au-delà de l'homophobie, Vanneste est un négationniste. Il déshonore bien plus que l'UMP, qui a perdu son âme et ses valeurs, il déshonore l'Assemblée nationale, la République, la France: c'est une honte qui rejaillit sur tous ceux qui se taisent et baissent les yeux", commente la porte-parole de François Hollande.

Enfin Yann Werhling, porte-parole du Modem, est le plus polémique. " La responsabilité de ce climat délétère est à rechercher dans les propos du Président de la République lui-même, dans son interview du Figaro magazine. Sa mise à l'index des homosexuels libère les paroles et ceci a de quoi inquiéter tous les démocrates et humanistes de ce pays qui, plus que jamais, auront des choix très clairs à faire dans les jours et semaines qui viennent."

Joint par nos confrères du "Monde", M. Vanneste estime "en avoir marre du climat qui règne à l'UMP".

Ce midi, il trouve un soutien celui de Serge Klarsfeld qui porte le débat sur le terrain historique. "Les lois allemandes n'ont pas été étendues à d'autres pays. Il n'a jamais été question de déporter des homosexuels français. Je n'ai jamais entendu dire que l'on arrêtait des gens parce qu'ils étaient homosexuels. Les personnes homosexuels qui ont pu être arrêtées en France ne l'ont pas été en raison de leur homosexualité. Il y a certainement eu des homosexuels déportés mais pour d'autres raisons. Cela pouvait être pour non-respect du couvre-feu ou pour fait de résistance ou tout simplement des condamnés de droit commun", explique-t-il sur le site web du mensuel "Nouvelles de France.

Voici le résumé des ses déclarations qui ont suscité la polémique.

Avril 2004 sur TF1 : "L'homosexualité est un comportement culturel, acquis, de l'ordre du réflexe […], mais comme tous les comportements réflexes plutôt négatifs, on peut parfaitement l'inhiber ou le rééduquer".

Février 2005 à "La voix du Nord" : "L'homosexualité est une menace pour la survie de l'humanité […]. Je n'ai pas dit que l'homosexualité était dangereuse. J'ai dit qu'elle était inférieure à l'hétérosexualité".

Avril 2010 sur son blog : "l'opposition outrancière entre pédophilie et homosexualité n'est pas fondée en raison des tendances éphébophiles assez fréquentes dans l'histoire qui ignorent la frontière juridique de l'âge".

Juin 2011 : dans les couloirs de l'Assemblée, "Le mariage homosexuel est une aberration anthropologique".

Voir la vidéo :

Voici un petit montage des propos controversés de M. Vanneste, réalisé par TéléObs :