"Le débat de mercredi aura une incidence très très forte", selon Brice Teinturier
Le niveau d'audience des trois premières confrontations télévisées a réjoui le PS. L'ultime face-à-face d'une heure et demie, mercredi à 20h35 sur France 2, s'annonce tout aussi performant car il sera déterminant dans le choix des électeurs.
Habituellement, les débats d'entre deux tours qui voient s'affronter la droite et la gauche confortent "les opinions préétablies des électeurs", explique Brice Teinturier, directeur général gélégué d'Ipsos France. Mais là "c'est très différent". Ils n'auront pas le sentiment "de trahir leur camp et "sont à la recherche d'éléments tangibles pour confirmer leur choix", précise ce spécialiste des sondages et de la vie politique.
Voilà donc, s'il en était besoin, les deux compétiteurs prévenus. François Hollande, comme Martine Aubry, ont d'ailleurs déjà pu mesurer l'influence majeure des trois premiers débats, propulsant Montebourg en troisième position et confirmant voire accentuant la dégringolade de Ségolène Royal, la présidente de Poitou-Charentes ayant été jugée par certains, en dessous de ses prestations médiatiques passées.
Trois risques majeurs et trois inconnues
Revenant sur le niveau de participation du premier tour, Brice Teinturier y voit "un succès incontestable du PS", ne serait-ce qu'au niveau organisationnel, mais ajoute qu'il ne s'agit ni "d'un raz de marée", ni d'une "déferlante".
Et si le parti socialiste a remporté une première manche dimanche soir, il lui faut désormais éviter plusieurs écueils.
Celui d'abord "d'affrontements qui mettraient en scène des divergences profondes". "Ils peuvent être tentés de durcir leur positionnement", indique le spécialiste alors que les divergences de fond résident avant tout sur la hiérarchie des thèmes et le rythme de mise en oeuvre des projets.
Autre risque souligné par M. Teinturier, "celui d'une victoire étriquée de l'un ou de l'autre" qui affaiblirait du coup "la logique de légitimation", raison d'être de la primaire.
Brice Teinturier ne croit pas en revanche à un fléchissement de la participation. Bien sûr, "une fraction des soutiens des perdants ne se déplacera pas", leur candidat étant hors jeu "mais elle sera compensé par des nouveaux électeurs" intéressés par la campagne et convaincus par l'organisation et le succès du scrutin de dimanche.
Autrement dit, "le corps électoral va un peu bouger". Mais comment ? Impossible à dire.
"C'est là que réside l'inconnu", indique-t-il. Mais ce n'est pas la seule. La porosité des électeurs Hollande / Aubry et le report de voix des partisans d'Arnaud Montebourg sont tout aussi difficiles à prévoir.
Enfin, et bien qu'on ne connaisse toujours pas avec précision la sociologie du vote, les premières analyses font état d'une forte mobilisation dans les grands centres urbains et moins dans les bureaux de vote populaire, d'où "l'enjeu encore extrêmement important pour le PS, de remobilisation", souligne M. Teinturier.
Car a défaut de reconquérir son coeur de cible, et quel que soit le niveau de popularité du probable candidat Nicolas Sarkozy, le spectre d'un nouvel échec planera de nouveau sur la famille socialiste.
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