Plus de cohésion et moins de couacs : à quoi va servir le séminaire des députés LREM ?
Les députés de la majorité se retrouvent, lundi et mardi, pour un séminaire de rentrée.
Comme un air de start-up. Les 313 députés de La République en marche se réunissent, lundi 18 et mardi 19 septembre, pour un séminaire de rentrée. Les ateliers et autres activités se dérouleront aux Docks d'Aubervilliers, en Seine-Saint-Denis.
Début du séminaire de rentrée du groupe #LREM à #Aubervilliers : "l'audace qui a porté @EmmanuelMacron est notre boussole et notre moteur" pic.twitter.com/URaGaMiC2U
— François de Rugy (@FdeRugy) 18 septembre 2017
But de l'opération : accorder leurs violons politiques et techniques, après les fausses notes de l'été, et préparer l'arrivée à l'Assemblée de textes cruciaux, comme la loi antiterroriste. Franceinfo vous explique à quoi devrait servir cette grande réunion.
Renforcer la culture de groupe
Les 313 députés LREM chercheront à "construire une culture de groupe par des moments de cohésion", suivant les termes utilisés dans l'invitation envoyée par le président du groupe à l'Assemblée, Richard Ferrand. Les intitulés des ateliers, cités par le JDD, vont dans le même sens : "Se rencontrer et commencer à construire une aspiration de groupe", "Mon rôle et mon ambition de député LREM", "Nous et notre écosystème"… Pour encadrer tout ceci, un "directeur de communication et plusieurs spécialistes du management collectif" ont été appelés en renfort, d'après BFMTV.
On assume totalement le côté "teambuilding". Il faut des moments de cohésion.
Hervé Berville, porte-parole du groupeau JDD
En effet, les députés sont d'accord pour reconnaître que le groupe n'est pas assez soudé. "A un moment, on a un peu perdu le fil collectivement, on a oublié la cohérence d'ensemble", explique un député à l'AFP. "Du fait de notre nombre, nous sommes, pour certains d'entre nous, encore des inconnus les uns les autres", ajoute le député de l'Eure Fabien Gouttefarde.
Un manque de cohésion que tente d'expliquer le député du Rhône Bruno Bonnell : "Nous sommes liés par notre loyauté au président de la République et au programme, mais nous n’avons pas une éducation idéologique qui s’est construite dans les sections comme au PS ou chez LR", décrypte-t-il sur BFMTV. "Les socialistes sont 30, certains se détestent mais ils savent qui est qui, ils ont mené des combats ensemble ou les uns contre les autres, ils ont vécu des victoires, subi des défaites", vient confirmer un autre parlementaire. D'anciens cadres du Parti socialiste présents au séminaire, comme Manuel Valls, pourraient sur ce point les aiguiller.
Arrivée sans un mot de Manuel Valls au séminaire LREM #seminaireLREM pic.twitter.com/kLXzgHhwZE
— Jean-Rémi Baudot (@jrbaudot) 18 septembre 2017
Eviter les erreurs de débutant
Autre objectif du séminaire : ne pas répéter les couacs de l'été. "On s'est laissé prendre par petits bouts, d'un épisode à l'autre", retrace un parlementaire, en référence aux annonces mal cadrées sur la baisse des APL puis la réduction du nombre d'emplois aidés. Libération rappelle également les réponses tardives des députés LREM à leurs opposants : "Les néophytes de la majorité ont jusqu’ici riposté mollement face aux coriaces 'insoumis' ou aux briscards de LR." Le journal évoque enfin "un problème d'incarnation". "Des gens qui s’investissent dans le débat public, il n’y en a pas tant que ça", déplore un député.
Pour y remédier, des ateliers sur la technique parlementaire sont donc au programme du séminaire. Le JDD cite notamment "Comment être meilleur sur un dépôt d’amendement". "Il faut qu’on soit beaucoup plus clairs sur la procédure parlementaire", reconnaît un député LREM.
"On aura des espaces de discussion où les députés intéressés par un sujet pourront se dire les choses. Mais une fois les questions tranchées, le deal c’est qu’on ne va pas faire une sortie fracassante devant les caméras", ajoute le député Stanislas Guerini dans les colonnes de Libération. D'après les membres du groupe LREM, les "couacs et les débuts laborieux sont derrière eux", écrit le quotidien.
Préparer les prochains textes
Le mardi sera bien plus politique, "afin d'être en ordre de marche pour la grosse bataille législative de l'automne qui s'annonce", rapporte Fabien Gouttefarde. Des ateliers sur le projet de loi antiterroriste, sur le budget et sur le projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS), animés par les cadres des commissions concernées, sont au programme. Ces mises au point doivent permettre à chacun de pouvoir porter à l'unisson ces textes, en circonscription comme devant les médias, durant une rentrée sociale sous tension.
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