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"Moins amateurs", plus aguerris... Les candidats de la majorité présidentielle aux législatives se sont rassemblés à Aubervilliers

Les 500 candidats investis par la majorité en vue des élections législatives étaient réunis mardi pour une opération de cohésion de groupe. En 2017, ils étaient quasiment tous novices comme le voulait la marque de fabrique d'En Marche. Aujourd'hui seule la moitié des sortants se représente.

Article rédigé par Julie Marie-Leconte
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3 min
Les 500 candidats investis par la majorité en vue des élections législatives, mardi 10 mai 2022 à Aubervilliers (Seine-Saint-Denis). (FREDERIC PETRY / HANS LUCAS via AFP)

"Soyez fiers d'être des amateurs." Cette fameuse phrase lancée en 2020 par Emmanuel Macron à ses députés en froisse certains, comme Pascal Lavergne. Il a suppléé Christelle Dubost lors du passage de la députée de Gironde comme secrétaire d'État au ministère de la Santé. "Je ne sais pas si le temps des amateurs est fini, mais je n'ai pas l'impression qu'on était véritablement des amateurs, argue-t-il. Vous savez, j'ai 25 ans de mandat derrière moi. Je ne me suis jamais considéré comme un amateur." Aujourd'hui, Pascal Lavergne fait partie de ceux qui sont investis cette fois en première ligne pour les élections législatives, présent parmi les 500 candidats de la majorité présidentielle, mardi 10 mai, pour une journée de formation aux docks d’Aubervilliers, en Seine-Saint-Denis. Les principales figures de la macronie étaient invitées à ce rendez-vous, parmi lesquelles plusieurs ministres, dont certains sont candidats comme Olivier Véran, Jean-Michel Blanquer, Gabriel Attal ou Clément Beaune.

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L'amateurisme reste pourtant encore revendiqué par la promotion de 2017. Jean-Baptiste Moreau, député de la Creuse, avait à l'époque été choisi pour son profil d'agriculteur. "On est toujours un peu des amateurs", reconnaît-il.

"Je n'ai pas prétention à être un politique professionnel et je n'ai pas l'intention d'en faire ma profession jusqu'à ma retraite. Mais effectivement, on a quand même un peu appris durant ce mandat et c'est normal qu'on partage cette expérience."

Jean-Baptiste Moreau, député de la Creuse

à franceinfo

Le député admet que "ce n'est pas forcément simple et inné au départ. Il y a beaucoup de choses qui sont prévues au niveau du mouvement, tant mieux, mais on est là aussi, nous qui avons maintenant un peu de bouteille, pour leur expliquer quelles sont les choses à ne pas faire, les choses à faire."

Des militants et des cadres de LREM

Les petits nouveaux ne se bousculent pas pour venir rencontrer la presse. Pas encore tout à fait prêts semble-t-il, mais pour renouveler, la majorité a changé de tactique. Cette fois, elle nomme aussi souvent des têtes connues, au moins des militants comme Ambroise Méjean, président des jeunes avec Macron qui travaille aussi au Sénat pour le groupe La République en marche. Et ses arguments sont déjà rodés. "Envoyer un député de la majorité présidentielle à l'Assemblée nationale, c'est aussi envoyer quelqu'un qui va permettre demain de faire avancer les dossiers de leur territoire lorsque ce sont des dossiers d'échelon national, explique-t-il. Quand on va vouloir débloquer des crédits qui sont des crédits ministériels, c'est plus facile d'avoir un député qui est en lien avec le gouvernement, qui est en lien avec les ministres, qui est en lien avec le président de la République plutôt qu'un député d'opposition. Le choix est en fait un choix d'efficacité."

Paul Midy était lui jusqu'ici délégué général de la République en marche. Bien acclimaté, il n'a pas de craintes particulières à se lancer. "Évidemment, on apprend, on écoute, le président lui-même dit qu'il a appris, confie-t-il. Je crois qu'on a tous appris et évidemment, on va essayer de faire encore mieux dans les cinq prochaines années. Et surtout, si les électeurs nous donnent une belle majorité à l'Assemblée nationale. Il va falloir être auprès des Françaises et des Français pour leur expliquer le projet qu'on a à l'Assemblée nationale et qui, de fait, mettent en place le projet d'Emmanuel Macron."

Et ils sont ainsi une petite dizaine à venir soit du parti, soit des cabinets ministériels, parfois même de l'Élysée, à sortir de l'ombre au nom de ce que la majorité appelle toujours le renouvellement.

Législatives 2022 : les candidats investis par la majorité présidentielle réunis - Reportage de Julie Marie-Leconte

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