"J'espère qu'ils ont envie de me piquer ma place" : Les Jeunes avec Macron se cherchent de nouveaux leaders

Ils ont passé un weekend studieux. Samedi 21 octobre, plus de 200 membres du mouvement Les Jeunes avec Macron se sont réunis en séminaire, à Saint-Germain-en-Laye, dans les Yvelines. À leurs côtés, une dizaine de parlementaires, pour échanger sur les stratégies du gouvernement mais aussi sur la fonction d'élu, puisqu'une partie de ces jeunes ont été élus députés pour la première fois en juin. Le mouvement, fondée en juin 2015 alors qu'Emmanuel Macron n'était encore que ministre de l'Économie, revendique aujourd'hui plus de 25 000 adhérents dans toute la France. Le mouvement se cherche de nouveaux visages.

La jeunesse pour bousculer les lignes

Parmi les membres présents à ce séminaire, 17 ont fait campagne au sein du mouvement avant de rejoindre les bancs de l'Assemblée nationale après les élections législatives. "Je ne me vois pas rester à [la] tête" du mouvement, explique ainsi Pierre Person, désormais député de Paris.

Il faut renouveller, passer le flambeau. On a un autre rôle à l'Assemblée donc c'est à une autre génération de prendre le relais.

Pierre Berson, député LREM de Paris

à franceinfo

Ce renouvellement des visages qui représentent la jeunesse macroniste est selon lui nécessaire pour faire avancer les idées d'En Marche chez les jeunes. "C'est la meilleure arme pour lutter à la fois contre une forme d'opposition stérile et de mauvaise foi, et pour essayer de bousculer les lignes parce que dans le système universitaire, le secondaire, il y a des choses qui ne fonctionnent pas complètement en France. Il faut donc apporter des réponses."

Susciter les vocations et l'ambition

Pour continuer d'organiser et de structurer le mouvement, Les Jeunes avec Macron veulent donc faire émerger de nouveaux leaders et susciter des vocations. Sacha n'a que 15 ans mais déjà de l'ambition : "Député, ministre, président ? Je ne sais pas, il y a plusieurs choses qui m'intéressent, assure le jeune homme, tout en restant prudent. Une vie politique, pourquoi pas, mais on va rester modeste pour l'instant."

Son homonyme, le député de la Vienne Sacha Houlié, serait déjà devenu unmodèle. "Ce qu'il faut leur dire, c'est que tout ce qu'ils pensent être impossible, il faut qu'ils y croient", assure le jeune député de 29 ans. Sacha Houlié espère réussir à insuffler un véritable dynamisme dans les rangs des plus jeunes de la sphère En Marche. "J'espère qu'ils ont envie de me piquer ma place, qu'ils ont envie de changer les choses, de mettre un coup de pied dans la fourmilière parce que c'est ça qui les fera avancer."

Cap sur les lycéens et les étudiants

La statégie du mouvement a changé. La priorité est donnée aux cours de lycée et aux bancs des universités. Ce terrain de jeu est prisé de La France insoumise et des syndicats étudiants mais ça n'effraie pas Martin Bohmert, porte-parole des Jeunes avec Macron.

C'est vachement plus intéressant pour nous d'aller construire plutôt que d'aller jeter des Caddie dans la rue parce que ça n'a jamais transformé la France.

Martin Bohmert, porte-parole des Jeunes avec Macron

à franceinfo

Et pour construire, Les Jeunes avec Macron disposent de beaucoup de matériaux : baisse des APL, réforme du système boursier, sélection à l'université, pass Culture... Les sujets ne manquent pas. "On va vraiment travailler sur ces sujets-là dans la construction plutôt que dans l'opposition", assure Martin Bohmert. Pour être efficace dans ce travail, Les Jeunes avec Macron doivent devenir une antenne du pouvoir d'après Mounir Mahjoubi. "On doit aller partout diffuser notre message, expliquer ce qu'on est en train de faire."

Mounir Mahjoubi entend aussi faire des Jeunes avec Macron une force de préparation de l'avenir du mouvement En Marche. "On doit se demander quelles sont nos idées pour 2022, que veut-on pour l'Europe dans 10 ans, pour le monde dans 15 ans ? C'est tous ces échanges-là et toute cette préparation de l'avenir qu'on doit travailler ensemble." Les Jeunes avec Macron envisagent ainsi de se transformer en forme hydride, entre le parti et le syndicat étudiant.