La hausse de la TVA dans le viseur de François Hollande
S'il est élu, le candidat socialiste reviendra sur la TVA à 21,2 % annoncée dimanche par Nicolas Sarkozy lors de son intervention télévisée.
L'intervention télévisée de Nicolas Sarkozy, au cours de laquelle le chef de l'Etat a tenté de se positionner en homme politique courageux et a annoncé sept mesures "pour redresser l'économie française", a été suivie par de très nombreux Français. Les réactions continuent de pleuvoir dans les différents partis.
• Audience quasi-record pour Nicolas Sarkozy
Diffusée sur neuf chaînes, l'interview de Nicolas Sarkozy dimanche soir a attiré plus de 16,6 millions de téléspectateurs cumulés, selon l'institut Médiamétrie, qui n'a pris en compte que TF1, France 2, BFMTV, i-Télé, LCI et La Chaîne parlementaire. Il s'agit là du quatrième meilleur score réalisé par le président depuis le début de son quinquennat, après ses interventions du 29 novembre 2007 (18,8 millions), du 10 février 2008 (18,8 millions) et du 15 mai 2007 à la suite de son élection (16,9 millions).
Jeudi soir, François Hollande, candidat du PS à la présidentielle, avait rassemblé quelque 5,4 millions de téléspectateurs lors de l'émission de France 2 "Des paroles et des actes", avec Alain Juppé - soit l'une des meilleures audiences de cette émission politique.
• François Hollande opposé à une hausse de la TVA
Le président de la République a annoncé dimanche une hausse du taux normal de TVA de 19,6 % à 21,2 %. Couplée à une baisse des cotisations patronales, elle est censée favoriser l'emploi en baissant le coût du travail. Chargé du programme de François Hollande, Michel Sapin a affirmé lundi que le candidat socialiste reviendrait sur cette hausse s'il était élu.
La gauche et les syndicats, ainsi qu'une partie de la majorité, estiment que cette mesure va pénaliser le pouvoir d'achat et qu'elle n'aura pas d'effets immédiats sur l'emploi, voire pas d'effet du tout compte tenu de la faiblesse de son ampleur. Pour l'ancien Premier ministre Laurent Fabius, cette "TVA Sarkozy" serait "injuste, inefficace et peu démocratique".
• Delanoë dénonce du "bricolage" sur le logement
A la suite de l'annonce par Nicolas Sarkozy de relever de 30 % les droits à construire sur les habitations, le maire socialiste de Paris, Bertrand Delanoë, a dénoncé sur France Inter un "électoralisme qui prend les Français pour des imbéciles, dans le bricolage et l'amateurisme". "Il ne va pas mettre en œuvre [ces mesures], il n'aura pas le temps", a-t-il ajouté.
Pour Bertrand Delanoë, "depuis cinq ans que Nicolas Sarkozy est président, il y a des blocages partout pour construire des logements. Il y a vraiment des milliers de logements que je peux construire, mais l'Etat m'empêche de construire parce qu'il veut vendre ses terrains à des prix spéculatifs." Il appelle à "conditionner la vente ou la mise à disponibilité gratuitement de ces terrains par la construction de logements sociaux".
• La majorité met en avant "l'intérêt du pays"
Sans enthousiasme, les partisans de Nicolas Sarkozy ont tenté de défendre son courage. La ministre de l'Ecologie, Nathalie Kosciusko-Morizet, l'a trouvé "clair sur la crise que nous traversons et combatif dans les mesures qu'il propose". Pour Jean-Christophe Lagarde, député Nouveau Centre, le président "choisit l'intérêt du pays".
A trois mois de l'élection présidentielle, le secrétaire général de l'UMP, Jean-François Copé, a évoqué "un espoir", partagé par le ministre de l'Industrie, Eric Besson, qui annonce "un très beau match, et il est loin d'être plié".
François Fillon s'exprimera lundi à 15 heures depuis Matignon afin de détailler "le calendrier de mise en œuvre des décisions annoncées dimanche par le président de la République".
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