: Vidéo Insultes antisémites contre Alain Finkielkraut : Eric Coquerel "condamne" mais refuse "l'instrumentalisation" politique
Le député La France insoumise Eric Coquerel condamne lundi sur franceinfo les injures antisémites proférées par des "gilets jaunes" à l'encontre du philosophe Alain Finkielkraut samedi à Paris, mais appelle à ne pas instrumentaliser, selon lui, le "fait de quelques individus isolés".
Le député La France insoumise de Seine-Saint-Denis Eric Coquerel "condamne" lundi 18 février sur franceinfo les injures antisémites proférées par des "gilets jaunes" à l'encontre du philosophe Alain Finkielkraut samedi à Paris, tout en refusant "l'instrumentalisation" qui consiste à prendre le "fait de quelques individus isolés" pour dire que "tous les gilets jaunes seraient antisémites".
franceinfo : Les insultes proférées à l'encontre d'Alain Finkielkraut sont-elles antisémites selon vous ?
Eric Coquerel : Manifestement. En tout cas il y a certaines personnes qui ont insulté Alain Finkielkraut qui l'ont fait sur des ressorts antisémites. Après, peut-être que dans le groupe, certains ont plutôt crié contre les propos de M. Finkielkraut qui effectivement tient des propos très réactionnaires y compris racistes, quand il parle des Français "souchiens". Mais certains, on les entend dans les vidéos, ont très clairement des ressorts antisémites.
Pourquoi Jean-Luc Mélenchon n'est-il pas plus clair dans sa condamnation des injures antisémites ?
Dire cela, c'est passer dans l'instrumentalisation d'un fait, en laissant supposer que Jean-Luc Mélenchon aurait eu une analyse distanciée. Nous ne l'avons pas, simplement nous entendons bien en même temps que, parce que quatre personnes, quatre individus, tout comme il y avait une dizaine de personnes qui faisaient une quenelle il y a quelques semaines, tous les "gilets jaunes" seraient antisémites. Cela, c'est de l'instrumentalisation. Des personnes qui, à partir d'un fait de quelques individus isolés, tentent de dire, comme depuis le début du mouvement, qu'il est antisémite, ou raciste, ou homophobe, comme l'avait fait le président de la République Emmanuel Macron le 31 janvier lors de ses voeux. C'est à partir de là qu'il y a une caricature, il y a quelque part l'idée que finalement, dès lors que le peuple se met en mouvement, inévitablement, il véhiculerait des propos réactionnaires, racistes, etc. Je m'insurge contre ça parce que justement ce n'est pas la bonne manière de lutter contre l'antisémitisme ou contre toutes les formes de racisme que de globaliser tellement le problème qu'on ne sait plus où on en est.
D'où vient l'antisémitisme aujourd'hui ? Est-il seulement d'extrême droite ?
Il vient de l'extrême droite, ou certains courants intégristes. Hier, il y avait très certainement des "soraliens" [adeptes des propos du complotiste Alain Soral], qui par exemple utilise lui le mot sioniste à la place de juif, de manière très claire. Il y a des gens comme ça. Maintenant si vous voulez me dire qu'il y a de l'antisémitisme dès lors qu'on se permet simplement de critiquer la politique de Benjamin Netanyahou en Israël, là, je m'y oppose, parce que là encore ce serait l'instrumentalisation de la politique.
Des députés veulent que l'antisionisme soit condamné par la loi, au même titre que l'antisémitisme. Qu'en pensez-vous ?
C'est non et nous sommes là typiquement dans une instrumentalisation. On doit pouvoir critiquer la politique de Benjamin Netanyahou comme d'ailleurs on pouvait critiquer la politique de théocratie islamiste sans passer pour un anti-musulman ou sans passer pour un antisémite. C'est absolument nécessaire parce que dans la politique actuelle on essaie de tout faire passer sous la question de la religion, du choc des civilisations, tel qu'il a été voulu dans les années 1980, et je crois que pour s'y opposer il faut travailler avec rigueur par rapport à cette question donc, oui, on peut critiquer la politique de l'État d'Israël et être avec les manifestants comme je le serai mardi pour lutter contre l'antisémitisme. La France insoumise y sera demain.
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