La classe politique rend hommage à Pierre Mauroy, "l'ADN du socialisme"

C'est Laurent Fabius qui a annoncé la nouvelle vendredi matin, en marge de la visite officielle de François Hollande au Japon. Pierre Mauroy, Premier ministre de François
Mitterrand entre 1981 et 1984, est décédé à l'âge de 84 ans. Pour Laurent Fabius, qui lui avait succédé à Matignon, "il avait la gauche chevillée au cœur " . D'après le ministre des Affaires étrangères, "beaucoup de Français
vont comme moi éprouver un choc parce que c'est toute une époque et un pilier
du socialisme démocratique qui s'en va ".

François Hollande salue un homme "qui a servi la France dans des moments exceptionnels. Pierre Mauroy était socialiste, il voulait que la justice sociale puisse inspirer tous ses actes".

Ségolène Royal se souvient d'un "personnage affectueux" qui l'avait beaucoup "soutenue en 2007 " quand elle était candidate socialiste à l'élection présidentielle. La présidente de la région Poitou-Charentes a un "pincement au coeur ".

Jean-Marc Ayrault, le Premier ministre actuel salue un "grand homme d'Etat, quelqu'un qui était aimé ".

Pour son ami, Jean-Michel
Rozenfeld, Pierre Mauroy était un homme de conviction. "Il aura eu toute sa
vie la pratique de son discours " . Pour Bernard Roman, député du Nord, proche de Pierre Mauroy : "Pierre Mauroy *c 'était tout l'ADN du socialisme,
l'ADN de Jaurès, de Jules Guesde, de Léon Blum et de Mitterand, c'est très difficile
de savoir qu'il n'est plus là "* .

Pierre Mauroy incarnait "la Gauche"

Autre réaction après la mort de l'ancien Premier ministre
socialiste, celle de Claude Bartolone. Pour le président de l'Assemblée
nationale "Pierre Mauroy incarnait la Gauche, c'était avec François
Mitterand l'homme de la Force Tranquille. Ils ont incarné la possibilité de
faire changer les choses sociétales, économiques ".  Toujours à gauche, Jacques Delors ancien
ministre des Finances sous Mauroy est très ému, cette disparition est pour lui
une "grande tristesse" . Pour Jacques Delors "il a été un
grand Premier ministre, il collaborait facilement avec ses ministres, il savait
gérer avec délicatesse les rapports entre l'Elysée et Matignon ".

Bertrand Delanoë, le maire de Paris salue une "figure
de référence du socialisme français et européen. Premier ministre audacieux
animé d'une fibre sociale authentique, il a su conduire une politique
progressiste sans se laisser entraver par les peurs et les pesanteurs. L'abolition
de la peine de mort, la cinquième semaine de congés payés, la semaine de 39
heures, la mise en place de l'impôt sur la fortune sont autant d'avancées
sociales et sociétales dont notre pays lui est redevable ."

Edith Cresson, ancienne Premier ministre socialiste garde" un souvenir extraordinaire. C'était un homme calme, beaucoup de simplicité et en même temps une véritable vision (...) j'en garde aussi le souvenir de quelqu'un de bienveillant."

Jean-Pierre Chevènement, ancien ministre sous le gouvernement Mauroy a choisi internet pour réagir

Pierre Mauroy, c'est aussi le
symbole des réformes économique et sociales de 1981 : le passage au 39 heures
de travail hebdomadaires, l'augmentation du SMIC de 10 %, les nationalisations.
A l'époque Georges Séguy, secrétaire général de la CGT négociait régulièrement avec l'équipe Mauroy. Il salue des pas en avant.

La droite salue la mémoire de Pierre Mauroy

L'ancien Premier ministre UMP François Fillon, salue "l'abnégation ", le "sens de l'intérêt national" de Pierre Mauroy. Pierre Mauroy était une "figure attachante et solide de ce socialisme nordiste d'autrefois qui mêlait idéalisme et pragmatisme" .

Jean-François Copé, président de l'UMP salue "un homme de conviction, un socialiste sincère ". Le président du parti d'opposition dit qu'il a "ressenti une très vive émotion suite à l'annonce du décès de Pierre Mauroy ".

Jean-Pierre Rafarin, sénateur UMP, ancien Premier ministre parle d'une " personnalité estimable, un homme authentique ."

Pour François Bayrou, Pierre Mauroy avait "trois visages ".