L'opposition s'insurge contre l'idée d'une hausse de la CSG : le point sur les réactions
L'idée d'augmenter la CSG semble prendre corps à la suite des propos de François Hollande estimant que le financement de la protection sociale ne saurait reposer sur le seul travail. L'opposition s'insurge face à l'éventualité d'une telle mesure.
L'idée d'augmenter la Contribution sociale généralisée (CSG) semble prendre corps dans le sillage des propos de François Hollande. Si le chef de l'Etat ne l'a pas explicitement désignée comme la solution qui serait retenue, il a souhaité lundi 9 juillet que le financement de la protection sociale ne pèse plus autant sur le travail, ce qui pénalise la compétitivité des entreprises.
Une mesure renvoyée aux discussions dans le cadre de la "Grande conférence sociale" réunie au Conseil économique, social et environnemental, à Paris.
L'idée de déplacer sur une autre assiette que les salaires le coût de la protection sociale sous-tendait la hausse de la TVA décidée pour le 1er octobre par Nicolas Sarkozy - une mesure sur laquelle le gouvernement socialiste est revenu au nom de la défense du pouvoir d'achat.
L'opposition de droite a dénoncé mardi l'éventualité d'une hausse de la CSG, défendant la TVA sociale de l'ancien président.
- Xavier Bertrand, l'ancien ministre du travail, a affirmé sur BFM-TV et RMC : "La CSG, tout le monde sera aligné et tout le monde y perdra", dénonçant une "erreur sans pareille".
- Jean-François Copé, le secrétaire général de l'UMP, a lui défendu la TVA sociale sur Radio Classique et Public Sénat : "Nous avions fait le choix d'augmenter la TVA en contrepartie de la baisse des charges patronales, (...) tout simplement parce que la TVA est payée par les importateurs". Ajoutant : "Je voudrais que l'on m'explique pourquoi la CSG est plus juste que la TVA."
- Laurent Wauquiez, le chef de file de la Droite sociale a dénoncé une mesure "criminelle", sur France 2.
- Valérie Pécresse a critiqué une mesure qui serait "moins efficace et plus douloureuse car elle pèse directement sur le pouvoir d'achat des ménages".
A gauche aussi des voix s'élèvent.
- Le communiste André Chassaigne, président du groupe Gauche démocratique et républicaine (GDR) à l'Assemblée, s'est déclaré aujourd'hui tout à fait hostile à une éventuelle hausse de la CSG "qui pénaliserait les couches les plus modestes". "Il est bien évident que nous ne voterions pas un projet de loi avec une hausse de la CSG. Pour ma part, je serais favorable à une opposition claire et nette", a-t-il ajouté.
- Agnès Le Bot, représentante de la CGT, accuse pour sa part le Medef de vouloir que "les charges pesant sur le travail basculent sur la solidarité nationale".
Pierre Moscovici, le ministre de l'économie reste prudent et affirme ne pas vouloir "préjuger des conclusions des débats".
L'avantage d'une hausse de la CSG est son efficacité financière : une hausse d'un point de cette contribution qui touche les revenus du travail et ceux du capital est équivalente à une dizaine de milliards d'euros.
Un levier utile face aux pressions pour tenir les engagements gouvernementaux de réduction des déficits publics malgré le ralentissement de la croissance économique.
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