L'opposition divisée face une éventuelle dissolution de l'Assemblée
Les avis divergent au sein du centre et de l'UMP alors que le président de l'Assemblée nationale, Claude Bartolone, estime que "la dissolution est une fausse piste".
L'hypothèse d'une dissolution de l'Assemblée nationale fait régulièrement surface depuis la débâcle du PS aux élections municipales. Elle émerge à nouveau après l'abstention de 41 députés socialistes sur le programme de stabilité. Alors que le président du palais Bourbon, Claude Bartolone, estime, lundi 5 mai, que c'est "une fausse piste", l'opposition planche déjà sur le scénario. Et montre quelques divergences.
Pour Copé et Hortefeux, c'est une opportunité à saisir
A l'UMP, deux lignes font leur apparition. Certains cadres assurent que le parti est prêt à revenir au pouvoir. D'autres estiment qu'une cohabitation est à éviter. Pour Jean-François Copé, le président de l'UMP, une dissolution constitue une opportunité à saisir. Il a affirmé, dimanche, que le parti est "prêt à prendre ses responsabilités", sur le plateau du "12-13 Dimanche", sur France 3.
Même son de cloche du côté de Brice Hortefeux. Il a estimé, le 23 avril, sur RTL, que "l'UMP doit être comme les scouts : toujours prête" (vers 6'40). "Mais cela ne me paraît pas être le plus vraisemblable", a-t-il toutefois observé.
Pour Raffarin et Accoyer, une cohabitation est hors de question
Sur son blog, l'ancien chef de gouvernement de Jacques Chirac juge le scénario d'une dissolution "innoportun". Selon lui, "la question aujourd'hui posée à l'opposition n'est pas celle de la spéculation politique mais celle de la responsabilité". "La Ve République nous appelle à nous consacrer davantage à la France qu'à la politique. S'opposer intelligemment, proposer courageusement : voilà notre tâche", poursuit le sénateur de la Vienne.
L'ancien président de l'Assemblée nationale Bernard Accoyer et le sénateur Gérard Larcher ont signé, le 17 avril, une tribune commune dans Le Figaro Magazine. D'après eux, "l'opposition devra refuser de cohabiter avec un président de la République ayant mis en jeu sa légitimité à travers la dissolution et l'ayant perdue dans les urnes". "L'objectif d'un tel refus : imposer la démission de François Hollande avant le terme de son mandat", commente Le Scan du Figaro. Ce qu'a clairement évoqué Laurent Wauquiez, le député-maire du Puy-en-Velay, a rapporté L'Opinion.
Pour Bayrou, c'est "envisageable"
Le président du MoDem a déclaré dimanche lors du Grand Jury (RTL/Le Figaro/LCI) qu'une dissolution était "envisageable", tout en estimant qu'elle n'aurait guère de sens sans modification préalable des règles institutionnelles. Mais pour le maire de Pau, les centristes "n'ont pas vocation à être la force supplétive" d'un "gouvernement en péril"
Il a également jugé qu'une "majorité de rechange n'est ni possible, ni souhaitable, ni vivable", alors que 17 députés UDI se sont abstenus face au plan d'économies présenté par le Premier ministre.
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