Jean-Luc Mélenchon rappelle que la croissance n'a pas le même sens pour les libéraux et la gauche
Jean-Luc Mélenchon est en campagne pour les législatives. Et à l'instar du scrutin présidentiel, le candidat du Front de gauche ne "lâche rien". Invité sur France 2, lundi 21 mai, il s'est inquiété du flou entourant l'emploi du mot croissance.
Donné gagnant au second tour des législatives à Hénin-Beaumont, selon un sondage Ifop-Fiducial pour le Journal du Dimanche, Jean-Luc Mélenchon ne ralentit pas pour autant sa campagne.
Invité des 4 Vérités sur France 2, lundi 21 mai, le candidat du Front de gauche est revenu notamment sur la situation en Europe, la crise et les élections législatives.
Sur la croissance
Interrogé sur le "consensus" autour de la croissance ce week-end, entre les grands dirigeants du monde, M. Mélenchon a aussitôt mis en garde.
"Le mot croissance ne veut rien dire", a-t-il souligné rappelant que pour la droite et les libéraux, elle rimait avec plus de productivité et coûts salariaux moindres, alors que pour la gauche, elle correspondait à la relance par la demande.
"Est-ce que vous croyez qu'un document qui se termine par une incitation à ne pas prendre des mesures protectionnistes est un bon document pour le monde ?", a-t-il demandé allusion au sommet du week-end.
"Certainement pas, car cela veut dire qu'en Europe en quelque sorte, il y a l'injonction de continuer à faire la concurrence libre et non faussée, les frontières ouvertes de tous côtés, ce dont nous sommes en train de mourir", a-t-il poursuivi.
Sur Air France
"Je crains le pire", a déclaré l'eurodéputé au sujet des rumeurs de plan social à Air France, soulignant par ailleurs que sur plusieurs dossiers, il faudrait batailler dur.
"Il faut absolument que le gouvernement se donne les moyens de riposter en envoyant des messages forts", a insisté M. Mélenchon, rappelant qu'il avait déjà lancé le message au Premier ministre, Jean-Marc Ayrault.
Le candidat du FG a cité notamment, l'arrêt des poursuites contre les syndicalistes et l'adoption rapide de l'interdiction des licenciements boursiers à l'Assemblée nationale.
Sur les législatives
Concernant les scrutins des 10 et 17 juin, M. Mélenchon s'est montré optimiste.
"La droite n'est pas en état aujourd'hui d'avoir la majorité. Elle n'a pas de chef. Elle n'est pas en état de gouverner", a-t-il déclaré.
Mais à gauche, le pouvoir ne doit pas être donné au seul Parti socialiste, a-t-il aussitôt enchaîné avant de s'en prendre à la première secrétaire du Parti socialiste, Martine Aubry qui n'a réellement voulu négocier.
"Elle ne comprend pas le danger", a-t-il répété à plusieurs reprises, soulignant au passage que la concurrence de la patronne du PS avec le Premier ministre avait sans doute pesé dans les négociations.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.