Projet de décret sur l'assurance-chômage : "C'est une vraie colère et un mauvais début pour le Premier ministre", déclare Philippe Martinez
Le Premier ministre a annoncé le report de la réforme de l'assurance-chômage mais le projet de décret transmis aux syndicats ne fait pas mention du report du volet sur les conditions d'accès au chômage. "Ça commence mal", a réagi sur franceinfo le secrétaire général de la CGT.
Philippe Martinez, secrétaire général de la CGT, a fait part jeudi 23 juillet sur franceinfo de sa "colère" après la découverte du projet de décret sur l'assurance-chômage qui leur a été envoyé par le ministère du Travail. "C'est une vraie colère et c'est un mauvais début pour le Premier ministre", a-t-il réagi.
Le report du volet sur les conditions d'accès au chômage pas mentionné dans le projet de décret
Le Premier ministre avait réuni la semaine dernière les partenaires sociaux et avait annoncé, à la grande satisfaction des syndicats, le report de la réforme de l'assurance-chômage, et notamment le volet qui est déjà entré en vigueur le 1er novembre dernier qui a durci les conditions d'accès au chômage. Sauf que dans le projet de décret qui leur a été transmis, il n'est pas mentionné le report de ce volet pour les personnes ayant perdu leur emploi avant le 1er août. Autrement dit, il ne sera pas rétroactif.
C'est une vraie colère. On a très bien entendu ce que nous a dit le Premier ministre. On lui a répété deux fois pour être sûr qu'on avait bien entendu.
Philippe Martinez, sécretaire général de la CGTsur franceinfo
"On a tous entendu la même chose", a-t-il continué. Philippe Martinez considère "que ça commence mal" et évoque le "premier accroc". Pourtant, Jean Castex a affirmé qu'il faisait du dialogue social une priorité. "On ne doit pas avoir la même définition", a commenté Philippe Martinez. "Soit il y a une mauvaise communication entre la ministre du Travail et le Premier ministre, ce dont je doute, soit il nous a menti. Il est temps que le décret officiel reprenne textuellement ce que nous a annoncé le Premier ministre", a-t-il exigé.
Le ministère du Travail dit, pour sa défense, avoir pris "la décision qui se rapproche le plus possible des règles antérieures et qui soit techniquement faisable par Pôle emploi pour être le plus rapidement opérationnel pour les demandeurs d'emploi". Selon Philippe Martinez, "les problèmes techniques, Pôle emploi sait les régler et trop souvent, c'est en défaveur des privés d'emploi, en matière de recalcul. Cet argument n'est pas valable", a-t-il estimé.
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