Coronavirus : nouveaux départements en rouge, port du masque généralisé, reconfinement... Ce qu'il faut retenir des annonces du gouvernement sur la situation sanitaire
Le Premier ministre, accompagné des ministres de la Santé et de l'Education, a fait un point complet jeudi matin sur l'évolution de l'épidémie en France et sur les nouvelles mesures prises ou à venir.
Comme une sensation de déjà-vu. Dans la lignée des conférences de presse d'Edouard Philippe au printemps, Jean Castex a dressé pendant près de deux heures un état des lieux de la situation sanitaire en France, jeudi 27 août, à quelques jours de la rentrée. Accompagné par les ministres de la Santé, Olivier Véran, et de l'Education, Jean-Michel Blanquer, le Premier ministre s'est livré à un exercice pédagogique, au travers d'un "point le plus complet possible" pour tenter de rassurer les Français. Mais aussi pour expliquer qu'il allait falloir continuer de vivre avec le coronavirus dans les prochains mois, et de prendre des mesures pour contenir la forte hausse des cas, alors que l'épidémie est en "phase de recrudescence incontestable". Voici ce qu'il faut retenir de ces interventions.
Dix-neuf nouveaux départements placés en zone rouge
"Le virus progresse sur tout le territoire français, mais certains départements sont plus touchés que d'autres", a annoncé Jean Castex. Dix-neuf nouveaux départements ont été placés en zone rouge, soit en "zone de circulation active du virus" où le taux d'incidence est supérieur à 50 cas pour 100 000 habitants. "Cela porte au total le nombre des départements concernés à 21, puisque Paris et les Bouches-du-Rhône y figuraient déjà."
Dans ces départements, "il ne sera plus possible de déroger à l'interdiction des rassemblements de plus de 5 000 personnes", a rappelé Jean Castex. Il ajoute que les préfets pourront prendre des "mesures complémentaires, comme dans les Bouches-du Rhône, avec la fermeture des bars et des restaurants après 23 heures", en fonction des "données épidémiologiques locales".
Le port du masque de plus en plus généralisé
"La règle est simple : le port du masque est désormais obligatoire dans tous les espaces fermés où se situent plusieurs personnes, a martelé Jean Castex, qu'il s'agisse d'un train, d'une salle de réunion ou d'un supermarché." "Ces règles s'appliquent dans les entreprises et les lieux professionnels", à l'exception des bureaux "si on y est seul".
Le Premier ministre rappelle que "cette règle s'appliquera dès la rentrée dans les écoles. Tous les enseignants devront être masqués, de la maternelle au lycée, de même que tous les élèves à partir du collège. Dans l'enseignement supérieur, le masque sera obligatoire pour tout le monde."
Le masque bientôt obligatoire dans l'ensemble de Paris
"Les Bouches-du-Rhône comme Paris sont classés dans les départements de circulation active du virus. Cela va entraîner des conséquences. J'ai indiqué que le préfet de police de Paris, après concertation, va étendre le port du masque dans l'ensemble de la capitale", a déclaré Jean Castex, en réponse à une question d'un journaliste. Cette mesure pourrait être étendue à la petite couronne, a-t-il ajouté, "compte tenu des circulations entre ces territoires". Le port du masque obligatoire à Paris devrait être officiellement annoncé dans les prochains jours par la préfecture de police de la capitale, en concertation avec la mairie, a précisé Matignon à France Télévisions.
Des plans de reconfinement déjà prêts
Jean Castex a ajouté que "des plans de reconfinement, territoriaux ou globaux, sont prêts. Notre système hospitalier est prêt aussi en cas de nouvelle vague de patients." Il souhaite néanmoins "tout faire pour éviter un reconfinement généralisé".
Ce sera la "pression sanitaire", une hausse des hospitalisations par exemple, qui conditionnera un éventuel reconfinement, a expliqué Olivier Véran.
Un objectif d'un million de tests par semaine
Le ministre de la Santé s'est félicité d'avoir pu réaliser dans la semaine du 16 août "840 000 tests" de dépistage du Covid-19, "soit au-delà des objectifs fixés de 700 000 tests par semaine". "Cette augmentation n'est pas terminée, a-t-il ajouté. Je me suis entretenu avec les laboratoires, à qui j'ai fixé un objectif de monter à court terme à un million de tests par semaine."
Une "stratégie de priorisation des tests" a été définie "pour ne pas passer à côté des situations à risque", a-t-il poursuivi. Sont notamment concernés les personnes souffrant de symptômes, les cas contacts et les soignants. Pour ces personnes, un accès rapide aux tests sera "garanti".
Concernant les délais des résultats de ces tests, ils sont "dans une majorité de cas inférieurs à 24 heures. Dans 80% des cas, ces délais sont inférieurs à 36 heures", a assuré Olivier Véran.
Le ministre de la Santé a par ailleurs annoncé qu'un total de 12 000 lits de réanimation étaient disponibles dans les hôpitaux et que la France était "en mesure de fournir des médicaments de réanimation pour soigner jusqu'à 29 000 personnes".
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