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"Il va continuer à nous sourire de là-haut" : les amis corréziens de Jacques Chirac seront à Saint-Sulpice pour un dernier adieu

Amis, élus, militants... Une quantaine de Corréziens ont pris le bus dans la nuit pour être à leur dernier rendez-vous avec Jacques Chirac.

Article rédigé par franceinfo, Gaële Joly
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Odette Malagnoux, femme de chambre et ancienne voisine du château de Bity où les Chirac séjournaient l'été. (JOLY GAELE / FRANCE-INFO)

L'hommage à Jacques Chirac en l'église parisienne de Saint-Sulpice ne se fera pas sans eux. Une quarantaine de Corréziens sont montés dans le bus à 4h30, lundi 30 septembre, pour ne pas arriver en retard. À bord, des amis, des élus et des militants qui l'ont accompagné lors de ses campagnes en Corrèze.

Parmi eux, Odette Malagnoux a son invitation de l’Élysée à la main. Elle a connu Jacques Chirac lorsqu’elle était enfant. Ses parents, fermiers, habitaient juste à côté du château de Bity, où la famille Chirac séjournait pendant l’été. Toute sa vie, l’ancien président a été son ange gardien. À la mort de son père, il a pris en charge les frais d'obsèques et a ouvert un compte pour financer les achats de livres et autres frais scolaires. Quand elle a perdu son mari dans un accident de voiture, il lui a trouvé du travail comme femme de chambre. Jacques Chirac la surnommait "Gracieuse" pour son joyeux caractère. Odette tenait à être là.

Je ne sais pas si je vais arriver à tourner la page.

Odette, qui connaissait Jacques Chirac depuis l'enfance

à franceinfo

"Il y a deux-trois jours que je roule et je vois toujours cette image de Jacques, se souvient Odette. J’ai cette image, je ne peux pas me l’enlever, il est dans mon cœur. Je retrace tous les bons moments que nous avons passés ensemble, à l’hôtel, sur la terrasse, dans les marchés du pays à Sarran... Des souvenirs que je n’oublierai pas. Il va continuer à nous sourire de là-haut." Odette espère pouvoir s'approcher du cercueil de "Jacques", et "le toucher pour lui dire un dernier adieu".

Le "perroquet" de l'amitié

Mathieu Martinie, artisan et accordéoniste, ancien délégué cantonal du RPR, avait pour habitude de partager un "perroquet" [pastis au sirop de menthe] avec Jacques Chirac. L’ancien président l’avait convié lors d’un voyage diplomatique de trois jours en Russie en 2006 auprès de Vladimir Poutine.

Mathieu Martinie avec Jacques Chirac lors d'un voyage diplomatique en Russie avec Vladimir Poutine. (JOLY GAELE / FRANCE-INFO)

"Il a tellement donné, je ne me voyais pas ne pas y monter, explique Mathieu. Bernadette sera contente de nous voir, les fidèles, ses collègues élus de Sarran... On a partagé tellement de choses." 

J’ai souvenir de toutes les campagnes électorales, le porte à porte, les pots au feu à minuit, les collages de timbres... Extraordinaire ! Bernadette cuisinait pour nous. Ça va être dur sans lui, c’est dur de se dire que c’est vraiment derrière nous.

Mathieu Martinie, un proche de Jacques Chirac

à franceinfo

Mathieu Martinie, accordéoniste ami de Jacques Chirac qui l'a accompagné lors d un voyage diplomatique en Russie. (JOLY GAELE / FRANCE-INFO)

Dominique Marchi, patron et chef cuisinier du Pêcheur de Lune, la "cantine" de Jacques Chirac à Corrèze, sera aussi en l’église Saint-Sulpice. L’ancien président venait manger presque tous les jours dans son restaurant au mois de juillet, quand il était en vacances. Des plats en sauces, surtout, et évidemment, de la tête de veau. "C’est quelqu’un qui est venu beaucoup chez moi, il a beaucoup aidé ma famille aussi. Il s’est occupé d’une de mes cousines qui avait un grave handicap, qui devait se faire opérer à Paris. Il l’a hébergée pendant des mois à l’Hôtel de ville. Il s’en est occupé comme de sa fille."

J’appréciais l’homme en tant qu’humaniste.

Dominique Marchi, patron et chef cuisinier du "Pêcheur de Lune"

à franceinfo

Dominique Marchi, patron du restaurant "Le pêcheur de Lune", la "cantine" de Jacques Chirac. (JOLY GAELE / FRANCE-INFO)

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