Hervé Novelli doit présenter mercredi devant le bureau politique de l'UMP des pistes pour mettre un terme aux 35h00
, l'UMP a indiqué qu'elle souhaitait mettre ce sujet au coeur de la campagne présidentielle.
Pourtant le porte-parole du gouvernement a affirmé mercredi que "Le débat sur les 35 heures est un débat qui est derrière nous".
"Les 35 heures sont mortes et enterrées", a déclaré François Baroin. Même tonalité chez le ministre du Travail Xavier Bertrand qui considère que le vrai sujet est celui du coût du travail.
Le chef de file de l'UMP s'engouffre dans la brèche
Le débat avait été initié en décembre 2010 par le secrétaire général de l'UMP Jean-François Copé qui avait chargé Hervé Novelli et le chef du groupe UMP au Sénat, Gérard Longuet d'un groupe de travail sur la question des 35 heures.
Il n'empêche. Les propos dimanche du député-maire PS d'Evry Manuel Valls ont relancé les ardeurs des plus virulents opposants à l'emblématique réforme du temps de travail de l'ère Jospin.
Mercredi, dans le cadre du bureau politique de l'UMP et après un mois de réflexion, Hervé Novelli va livrer un "état des lieux" de la loi et présenter son idée d'un "nouveau contrat social" basé sur un échange entre allègements de charges contre une flexibilité accrue pour les entreprises et plus de sécurité pour les salariés.
La durée légale du travail étant supprimée, il proposera aux partenaires sociaux de négocier des conventions sur le sujet au niveau des branches, la directive européenne sur le temps de travail s'appliquant en l'absence d'accord.
Pour Xavier Bertrand, le vrai sujet est l'emploi
Si une partie des membres de la majorité veut ainsi en finir avec un système qui selon Jean-François Copé "pose un problème de finances publiques à l'Etat, de pouvoir d'achat aux salariés, de compétitivité aux entreprises et de mental à la nation", d'autres au contraire considèrent que ce débat n'a pas lieu d'être.
Parmi eux, l'ancien secrétaire général de l'UMP Xavier Bertrand qui considère que les différentes mesures adoptées de 2002 à 2008 ont peu à peu vidé de leur substance les 35 heures. Ce que montrent les chiffres de l'INSEE. Mais le ministre va plus loin et pose les questions clés et sensibles des salaires et du coût du travail.
"Si vous changez les 35 heures, si vous les relevez, les salariés y perdent dans la minute sur leur fiche de paie, parce que les heures supplémentaires ne sont plus payées 25% de plus", a fait valoir M. Bertrand mercredi matin sur Canal Plus.
Le ministre du Travail et de la Santé estime que la priorité est de savoir "comment on peut avoir davantage d'emplois en France et pour ça la question est celle du coût du travail". "Je propose que ce débat soit élargi à cela, parce que les allègements de charges, si on revient dessus, ce sont des emplois en moins, c'est tout le contraire qu'il faut faire", a-t-il ajouté.
Un argument balayé d'un revers de manche par Gérard Longuet : "Nous avons des gens qui nous disent : 'l'affaire est réglée, la page est tournée'. C'est le point de vue du ministre du Travail d'aujourd'hui. Il y a des gens qui ne disent rien parce que ça les arrange. C'est le patronat. Ça les arrange d'avoir des subventions" souligne le sénateur qui poursuit : "Le contribuable peut-il indéfiniment payer en lieu et place des entreprises, (...) les exonérations concédées soit par Mme Aubry entre 2000 et 2002, soit en 2003 par le gouvernement de Jean-Pierre Raffarin, lorsque François Fillon était ministre du Travail ?
Plus de 10 ans après leur adoption, les 35 heures n'en finissent pas d'alimenter le débat. Et d'offrir aux ambitieux qui rêvent de l'Elysée, un opportun tremplin de visibilité.
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